21 janvier 2013

La petite Chartreuse - Pierre Péju


Publié en 2002, "La petite Chartreuse" est un roman de l'écrivain et essayiste français Pierre Péju, notamment auteur de "La petite fille dans la forêt des contes", "La Diagonale du vide" ou encore de "Marée basse".

Par une pluvieuse après-midi de novembre, le libraire Etienne Vollard fauche accidentellement une petite fille avec sa camionnette. Sous le choc, après avoir erré des heures durant à travers les bois, il se rend aux urgences pour prendre des nouvelles d'Eva, plongée dans le coma.
Il fait alors la rencontre de Thérèse Blanchot, mère distante et instable qui n'a toujours pas réalisé qu'elle avait un enfant avec toutes les responsabilités que cela implique.
Tandis que Thérèse s'éloigne de plus en plus d'Eva, Etienne Vollard navigue entre sa librairie "Le Verbe Etre" et les visites à l'hôpital lors desquelles il récite à Eva des passages provenant de ses nombreuses lectures.
La petite fille se réveille, retrouve l'usage de ses membres mais reste enfermée dans un profond mutisme.
Les mots du libraire suffiront-ils à la sauver ?

" Tout peut avoir lieu, donc le pire. Car il rôde lui aussi dans la meute des possibles. La hyène du pire trottine au hasard dans la banalité." p.13

Si le roman débute par le récit de l'accident, il opère plusieurs retours en arrière nécessaires aux descriptions des trois personnages.
La petite Eva a l'habitude d'attendre sa mère à la sortie de l'école mais cette fois-ci, sur un coup de tête, elle s'est enfuie de la garderie pour retrouver Thérèse. 
Tous les matins, Thérèse Blanchot se dépêche de conduire sa fille à l'école puis s'empresse de partir le plus loin possible.
Durant la journée, elle s'évade, erre sans but sur les routes ou dans les gares, avant de rebrousser chemin à contrecoeur pour récupérer sa petite fille qu'elle élève seule.
Curieux personnage que voilà. Une femme qui se nourrit de distance, de vitesse, d'éphémère, essayant des vêtements et des parfums qu'elle ne portera jamais, notant des impressions fugaces dans son cahier à spirales. Autant dire qu'elle ne tient pas en place bien longtemps.
Le libraire Vollard a lui aussi toujours mené une existence solitaire. A la fois martyrisé et admiré par les autres enfants, il n'a jamais eu d'autres compagnons de route que les livres dont il conserve une mémoire étonnante.
Ce personnage m'a beaucoup fait penser à Hagrid physiquement. Très grand et robuste, il semble encombré par son corps imposant et réfréner une certaine violence en lui.

L'accident a pour effet chez les 3 personnages d'amplifier une détresse intérieure déjà palpable avant le drame. Le mutisme d'Eva l'éloigne davantage de sa mère et place Thérèse et le libraire face à un vide que chacun d'eux gère à sa manière : elle par la fuite, lui en le comblant avec des mots qui ne sont pas les siens mais qui s'imposent à lui.

Malheureusement, je n'ai jamais véritablement réussi à entrer dans ce livre à l'ambiance glaciale (ah cette neige qui n'en finit pas de tomber !) dans lequel le temps semble en flottement, anesthésié.
Les dialogues sont plutôt rares, comme si ces paysages mélancoliques de la Chartreuse parlaient pour les personnages. 
Je regrette de n'avoir pas pu identifier les extraits choisis par le libraire car je pense que cela a également du contribuer à ma déception.
Dernière chose : le narrateur externe est une lointaine connaissance de Vollard. Je n'ai pas trouvé logique qu'il détaille certaines choses intimes seulement connues par ce dernier. Aurais-je du m'en tenir à l'aspect conte de ce roman sans me soucier de la crédibilité ?
Vu les nombreux avis positifs vus sur la toile, je pense que je suis peut-être simplement passée à côté de ce roman.

D'autres avis : Lili Galipette - Clara - Mélusine   

8 commentaires:

  1. J'avais noté ce titre qui me charmait, et puis je l'avait un peu oublié. Finalement, tant mieux.

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  2. Oh on ne sait jamais, peut-être qu'il te plairait :)

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  3. Je dois l'avoir quelque part mais je pense que j'ai surtout envie de le lire parce qu'il se passe vers chez moi, ma région natale !

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  4. Résumé plutôt tentant mais ton avis me refroidit (et pas à cause de la neige dont tu parles). Je vais aller zieuté un peu sur la toile les autres avis mais a priori...

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    1. Oh si ça peut te rassurer, il me semble que la plupart des avis sont positifs :)

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  5. Dommage... Je garde un très bon souvenir de ce roman...

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  6. J'ai bien aimé, mais la Chartreuse et moi, c'était une histoire d'amour avant de lire le roman... Merci pour le lien!

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