21 novembre 2013

Viviane Elisabeth Fauville - Julia Deck






Publié en 2012, "Viviane Elisabeth Fauville" est le premier roman de l'écrivaine française Julia Deck.

Viviane Elisabeth Fauville avait un mari qui au bout de deux ans, l'a quittée pour une autre alors que Viviane venait à peine d'accoucher de leur fille.
En congé de maternité, Viviane s'occupe comme elle peut et continue de se rendre chez le psychanalyste qu'elle consulte depuis 3 ans. Du moins jusqu'au soir du 16 novembre où, sur un coup de tête, elle le poignarde avec l'un des couteaux de cuisine reçu en cadeau de mariage.
Qui est au juste Viviane Elisabeth Fauville ?

Difficile de vraiment cerner le personnage de Viviane Elisabeth Fauville tant elle semble à côté de ses pompes.
Qu'apprend-t-on sur elle ? Pas grand chose si ce n'est qu'elle a vécu avec sa mère pour seul parent (le père les ayant abandonnées pour on ne sait quelle raison) - une mère dont elle n'a jamais réussi à faire le deuil et dont elle conserve l'appartement encore bien des années après son décès - , que cette quadragénaire occupe un poste bien rémunéré dans une société dédiée au béton et qu'elle a mis entre parenthèses le temps de son congé de maternité.
Epouse et mère sur le tard, elle s'est rapidement fait plaquer par son mari pour une femme plus jeune. Une situation que Viviane encaisse impassiblement, tant elle semble habituée à se voir traitée en bonne poire, généralement invisible par le commun des mortels.
A cet effet, l'auteure use d'un ton détaché, froid, comme une réponse à l'indifférence générale dont Viviane a semble-t-il fait l'objet toute sa vie et qui d'une certaine manière l'a rendue imperméable à certaines émotions.

L'assassinat de son psychanalyste sonne comme un geste libérateur mais si Viviane ne nie pas cette réalité, j'ai eu la sensation qu'elle n'arrivait pas à y faire face, à l'image du décès de sa mère ou de son propre rôle vis-à-vis de sa fille dont il lui arrive de s'étonner.
Au départ, on a d'ailleurs du mal à saisir pourquoi elle se compromet en prenant en filature les proches de son psychanalyste.

La particularité de ce récit est qu'il présente un mode narratif fluctuant. Alors que le roman débute par un vous "durassien", il se poursuit ensuite au nous, au tu, au vous, au je.
Un procédé qui peut sembler déroutant de prime abord mais qui entretient la confusion qui règne dans l'esprit de Viviane et sa difficulté à s'accaparer la réalité.
Imprévisible, impulsive, irresponsable, Viviane Elisabeth Fauville est un personnage difficile à suivre et si j'ai été surprise de prime abord par la fin de ce roman, je dois reconnaître qu'elle correspond assez bien au profil de cette femme.

Pas un coup de coeur mais un bon moment de lecture et une plume que je serais curieuse de relire.

D'autres avis : Sandrine - Clara - Kathel

5 commentaires:

  1. J'ai été déçue par la fin explicative, mais le reste donne envie de lire à nouveau cette auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, j'aurais aimé que l'auteure laisse le lecteur sur un doute.

      Supprimer
  2. Je l'avais noté, et puis un peu oublié....

    RépondreSupprimer
  3. Je suis curieuse de lire ce roman. J'espère qu'il paraîtra en poche.

    RépondreSupprimer
  4. j'ai aimé ce roman surprenant et l'écriture m'a séduite !

    RépondreSupprimer