"Papoua" est un roman de l'écrivain-ethnologue-psychologue-cinéaste-journaliste français Jean-Claude Derey publié cette année aux éditions Alphée.
Comme le titre le laisse deviner, ce récit d'aventures nous plonge au fin fond de la Papouasie (connue aussi sous le nom de "Nouvelle-Guinée", pays situé au nord de l'Australie) où nous faisons la connaissance d'un jeune narrateur, François, en passe de devenir le premier prêtre papou.
Le jeune homme sera amené à accompagner Monseigneur, son père d'adoption, en mission chez les Fouyoughé, un peuple cannibale habitant la chaîne des Etoiles.
Cette expédition sera l'occasion pour François (et pour le lecteur) de confronter sa vision à celle d'un peuple dont le mode de vie se veut radicalement différent du sien...
Autant le dire d'emblée, je n'ai pas choisi ce livre. D'ailleurs, si je l'avais aperçu en librairie, je l'aurais à peine regardé, le temps de me dire "oh quelle belle couverture!" et je serais passée à autre chose.
Quoiqu'il en soit, voici une belle couverture, à mi-chemin entre un cliché "Geo magazine" et une photo Toscani.
Bref. Passé l'effet "oh c'est zoli", j'ai découvert (avec horreur) le quatrième de couverture qui mentionnait un récit d'aventures avec pour toile de fond le sujet de la religion (beurk).
J'ai reposé le livre en me disant "Cynthia, mais qu'est-ce qui t'a pris de t'inscrire à ce partenariat mystère et d'ainsi accepter de recevoir un livre sans savoir à l'avance de quel genre il s'agirait?".
C'est donc la mort dans l'âme (bon d'accord j'exagère un chouia) que j'ai commencé ce roman. Les 100 premières pages étaient loin de me rassurer. Il n'y fut pratiquement question que de Malin et de sexe abordé de façon...assez crue et parfois "surjouée"...
" Elle mordillait ma verge en agaceries d'incisives, lui causant d'une voix rauque, basse, comme à un suspect dans une cave, sur une chaise en fer, qui refuse de donner le nom de ses complices.Soit. Après ces histoires de "sève", de "noisettes", de "lait" arrive la seconde partie consacrée à la rencontre du jeune homme et du prêtre avec les Fouyoughé, qui sont un genre d'irréductibles gaulois en version pagnes et gouache.
Elle l'agitait entre ses paumes, avant de la coincer entre ses pieds, et sa langue papillonnante me suppliait, retiens-toi encore, c'est meilleur! Bander et éjaculer riment avec l'éternité ! Imagine, t'es aveugle, sans chien, sans canne blanche, trop bête pour apprendre le braille, tu erres dans une nuit noire ! Et soudain, tu découvres sous la moustiquaire ta Juliette, ton nouveau monde, ton Amérique à toi, à renvoyer au piquet celle de Christophe Colomb ! " p.74
Comme nous le signale l'auteur au début du récit, nous sommes dans "l'île la plus inhospitalière du monde" et dans cette fameuse région montagnarde appelée chaîne des étoiles, la population y apprécie particulièrement les gigots...humains.
Nous sommes donc loin du Mythe du bon sauvage à la Montaigne...
La rencontre entre le prêtre (qui pratique la médecine avec les moyens du bord...) et le chamane (qui attend de voir ce qui se passe quand on jette un corps dans la rivière) sera l'occasion d'aborder le choc des cultures et d'opposer points de vue "païen" et catholique.
Entre les uns, cannibales et "barbares" et les autres qui prêchent tout en pêchant, j'avoue que je suis complètement restée en dehors de ce récit. Je l'ai donc abandonné à la page 219 (sur 360), à bout de ma dernière once de curiosité.
Il faut dire que ce genre de passage n'était pas pour me motiver...
" Mais la femme? Une créature impure par nature. Elle fuit au quartier du bas, près de la rivière, pour accoucher dans un abri de branchages.
Elle enfante seule, debout. Pendant que le mari, lui, se roule dans la case, en proie à d'intolérables douleurs.
On l'éponge, on lui offre du cochon grillé, des fruits, l'eau la plus fraîche. On l'entoure d'attentions, on s'apitoie.
Pendant ce temps, la mère donne le bébé en pestiférée. Elle brûle l'abri précaire, enterre le placenta, sacrifie le bébé si c'est le premier au profit d'un porcelet.
La femme? Un mal inévitable. Une créature dangereuse, frivole qui doit occuper sa juste place, au bout d'une laisse ! se plaint Baïva. Elle pollue. " p.178
En quelques mots, j'aurais préféré être consultée un minimum sur mes goûts (à défaut de laisser le choix entre plusieurs titres) avant de recevoir un livre, cela m'aurait évité une déception et aurait sûrement davantage fait plaisir à quelqu'un d'autre.
Ce roman n'est pas foncièrement mauvais mais il n'était absolument pas pour moi.
Un grand MERCI toutefois à et aux éditions Alphée de m'avoir offert ce livre !
Je t'avoue que ton commentaire m'intrigue, et me sonne envie d'aller plus en avant dans ce livre. Trouves tu que ce soit un livre vulgaire ou reflète-t'il une réalité chez ce peuple là ?
RépondreSupprimerJe passe ...
RépondreSupprimerC'est pas vraiment un style que j'aime...
La couverture est sympa mais le contenu... Je crois qu'il n'est pas fait pour moi non plus.
RépondreSupprimerEh bien, je suis contente de ne pas être téméraire et de ne pas m'inscrire à des partenariats mystères :-D
RépondreSupprimerEffectivement, la couv est très belle et le pitch aurait fait de moi une victime idéal, car cela correspond à mes goûts. Mais vu ce que tu en dis et les extraits que tu as choisi me révulsent.
RépondreSupprimerOuch c'est violent ces extraits !! Bon ça partait bien, un trip chez les papous mais bon je crois que le premier extrait m'a tué... :)
RépondreSupprimerT'es restée en dehors ? tu m'étonnes lol !
J'ai sans doute bien fait de ne pas m'inscrire à ce partenariat !
RépondreSupprimerOulàla! Vu les extraits (je dois moi aussi être une mauvaise lectrice et avoir l'esprit qui gazouille) mais ton billet reste très aimable par rapport au contenu! C'est assez...écoeurant...
RépondreSupprimernon non et non !! c'est pas pour moi :)
RépondreSupprimerPunaise ! Je viens de lire le billet que tu as écrit en réponse à cet odieux personnage... Je comprends que tu n'aies pas aimé ce livre ! Raciste et colonialiste, vulgaire en plus, avec un humour très gras...
RépondreSupprimerLe premier extrait, on dirait du SanAntonio, en moins bien...
RépondreSupprimerEt après... tu as raison, pas mon truc non plus, et pourtant je suis loin d'être une féministe forcenée !
Quand au partenariat mystère, ça me plait assez cette idée ! C'est organisé par qui ?
ah grrr mon commentaire vient de sauter, je crois !
RépondreSupprimerBref tout ça pour dire que ce livre ne me tente pas, que si on veut du hot et du cul, autant lire San Antonio dont l'auteur a le mérite d'être doué et original (suis en plein dedans en ce moment !) et entendre rabacher que la femme est une pauvre chose inférieure, eh bien... pas envie !
Par contre, je trouve l'idée du partenariat mystère géniale, tu es mal tombée, mais ça aurait pu être top, j'aime bien les surprises... Qui l'organise ?
Quelle vulgarité et quelle bassesse dans ce livre !
RépondreSupprimerFranchement non, pour rien au monde je ne le lirais!!
pas du tout mon style non plus - je note pour NE PAS acheter - et cela me confirme que je ne suis pas faite pour ce genre de "partenariat"
RépondreSupprimerdéjà je n'aime pas lire sur commande, mais si en plus il faut se farcir ce genre de prose !
et dire qu'il y a de bons écrivains qui n'arrivent pas à être publiés.
Au-delà du fait que tu trouves le livre mauvais, je voulais te dire que la couv que tu décries n'a pas été choisie par l'auteur, l'éditeur, ou un quelconque DA mais... par les coéditeurs de l'ouvrage ! Donc des internautes comme toi et moi ;) ... Comme quoi !
RépondreSupprimerJe viens de relire ton billet, je voulais être sûr de bien saisir pourquoi l'auteur réagissait ainsi et ... je ne comprends toujours pas. Soit tu n'as pas aimer, mais tu n'es pas impolie, méprisante ou faussement hautaine.
RépondreSupprimerTu dis ce que tu penses comme n'importe quel lecteur qui se respecte et les extraits que tu as mis, en plus de la réaction idiote et ridicule de l'auteur me font éliminer ce "monsieur" de mes radars littéraire jusqu'à la fin des temps.
Continues à publier tes billets comme tu le fais, sache que nous on n'aime te lire, et que si l'auteur n'admet pas la critique, il n'a pas besoin de publier.
je viens de lire ton billet quand même mais je te comprends le passage que tu cites m'a fait faire de gros yeux ronds: tout ce que je déteste trouvé dans un livre et quand on lit ce qu'il dit de la femme on comprend tout de la manière dont il te parle!
RépondreSupprimerquand bien même c'est un auteur que je ne retiens pas pour son côté humain ni pour son écriture, il devrait commencer par se faire une introspection!
Je viens de lire ton billet et bien que tu sois négative car tu n'as pas aimé ce livre (et je comprend aux vues des passages cités...) mais tu as été polie dans ta critique.
RépondreSupprimerCourage Cynthia ;) !
Bisous
Après avoir lu d'abord les réactions de l'auteur puis ensuite ton billet je cherche encore ce qui l'a poussé à t'écrire de la sorte. Incompréhensible !
RépondreSupprimerJ'hésite beaucoup moi à m'inscrire sur les partenariats de livraddict pour la raison que tu évoques, à savoir le choix du livre. Je ne pourrais absolument pas lire un livre qui ne me tente pas. Et pour ma part, la couverture ne m'aurait absolument pas tentée.
bonne journée
Véro
Je me fait rapidement l'avocat du diable (en l'occurrence l'auteur de ce bouquin, que je ne connaît pas) :
RépondreSupprimerquand je lis les commentaires du genre :
- "tout ce que je déteste trouvé dans un livre et quand on lit ce qu'il dit de la femme.."
-"raciste, colonialiste...".
Peut-être devriez-vous vous renseigner sur l'auteur et son parcours avant de balancer ce genre de réflexions.
Evitons les amalgames.
Ce livre est un roman,une fiction, non une autobiographie dans laquelle il raconte qu'il est misogyne, colonialiste, raciste.
Jack Ketchum ou James A. Levine aborde des sujets difficiles dans leurs romans sans qu'ils soient pour autant qualifiés de bourreaux d'enfants, de violeurs, de pédophiles et j'en passe...
Il va de soit que je ne cautionne aucunement la "prose" contenue dans les mails de cet individu, bien au contraire.
Ruquier devrait l'inviter face à Zemmour et Naulleau, ça pourrait être assez rigolo...!
J'ai toujours la notice de mon fer à repasser mais c'est un azur 4010, donc peu de chance que cela puisse vous aider...
PS : Vous trouverez ci-dessous un lien susceptible de vous intéresser.
http://download.p4c.philips.com/files/g/gc3230_02/gc3230_02_dfu_ind.pdf
Eh bien moi ta critique me donne envie de découvrir ce livre (ce qui ne modifie pas par ailleurs ce que je pense des messages nauséabonds que l'auteur t'a envoyé).
RépondreSupprimerMais c'est quoi ce livre et c'est qui cet auteur !! Oh les fantasmes qu'il a c'est pire que du Teulé !!!!
RépondreSupprimermaintenant pour les livres je ne choisis que ce que j'ai envie de lire, du coup j'en reçois moins mais tant pis !! maintenant je vais lire la réponse de mOssieur l'écrivain.
Les filles. Sans vous insulter sans être macho ou quoi hein.
RépondreSupprimerLes zindividus, oh ! on va dire.
Avant de lire, faudrait peut être comprendre ce qu'est une fiction et un personnage.
Là ça fait fait un peu sous-produit d'une sous-culture de décérébré vaguement féministe par habitude et réactivité, en mode binaire : j'ai lu un gros mot, bouh !
ça fait peur, je pensais que vous aviez fait des études, esprit critique et tout.
Et bin dis donc, ça vire à la polémique par-ci! :-)
RépondreSupprimerPour ma part, je dois avouer que ni les 1ère et 4ème de couverture, ni les extraits du livre ne me tentent à la base. Cela me met mal à l'aise, et je ne suis pas une fille facilement choquée!
Après, je n'irais pas juger l'auteur sur le livre, vu que c'est une fiction, mais sur sa réaction à ton commentaire qui n'est pas excusable: tu as donné ton avis sur le livre, avec moult détails et arguments, qui sont, ma foi, entièrement recevables. Tu as été objective, à lui de l'assumer, de comprendre qu'il ne peut pas plaire à tout le monde, et surtout de pas de monter sur ses grands chevaux comme il l'a fait. Mais, bon, après, s'il n'a rien de mieux à faire, on laisse courir...
Ma critique est en ligne (date du 09/07/10)
RépondreSupprimerQu'il soit question d'une réalité ou d'une fiction, je n'aime pas non plus lire ce genre de chose (pas par manque de talent chez l'auteur, mais manque de plaisir à lire cela de ma part, cela n'engage que moi...)
RépondreSupprimerDe plus, je dois dire que contrairement à toi, même la couverture ne m'aurais pas attirée ;)
Un coup dans l'eau pour ce livre, heureusement, il y en a plein d'autres :)
(note pour plus tard: ne jamais accepter de partenariat mystère ;) )
Je n'en ai plus accepté par la suite ;)
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