Publié en 2005, "Un soir de décembre" est le second roman, après "Jours sans faim" de l'écrivaine française Delphine de Vigan, notamment auteure de "No et moi", "Les jolis garçons" ou encore de "Rien ne s'oppose à la nuit".
Mathieu Brin mène une vie paisible avec sa femme Elise et leurs deux enfants. Rédacteur de catalogues de mode, il a écrit un premier roman un peu par hasard et connu le succès.
Au milieu du courrier de ses lecteurs, Mathieu trouve une lettre envoyée par une femme qu'il a connu dans un avion 10 ans plus tôt.
Sara et lui ont vécu une histoire passionnelle, physique surtout, durant quelques mois, avant que Mathieu ne rompe un soir de décembre pour épouser Elise.
Plusieurs lettres se succèdent. Sara l'aurait-elle attendu toutes ces années ?
Au fil des jours, Mathieu change et se referme de plus en plus sur lui-même, passant des heures entières dans son bureau à écrire son nouveau roman.
A moins qu'il ne fuie le souvenir de Sara ?
" Les histoires, il y a celles dont on se souvient, celles dont on rêve, et puis celles des autres : autant de miroirs sans fond recouverts par le verbe." p.190
Sara n'a jamais fait le deuil de leur histoire avortée et, à en juger par la réaction de Mathieu en découvrant sa lettre et les suivantes, tout porte à croire qu'il n'a pas non plus entièrement renoncé à elle. Le désir se réveille, impérieux. Mathieu tente tant bien que mal de ne pas y céder mais même si il ne répond pas à ses lettres, on sent entre eux une intimité de plus en plus grande.
J'ai aimé les personnages féminins, Sara l'ancienne maîtresse et Elise l'épouse, pour leur dignité et leur intelligence. J'ai eu un peu plus de mal avec Mathieu que je ne suis pas vraiment arrivée à cerner.
Les lettres de Sara exercent un curieux effet sur lui, mélange de crise de la quarantaine et de nostalgie vis-à-vis d'une histoire à laquelle il a pourtant choisi de mettre fin.
Troublé, il en vient à remettre son mariage en question, se remémore les dernières années sans rien éprouver, fuit femme et enfants pour s'enfermer dans son bureau et écrire.
" Voilà l'oubli, le véritable oubli : transformer la mémoire en un catalogue de produits disponibles sur demande, déconnecté de toute réminiscence des sens.
Pas de regrets, pas de nostalgie.
Et c'est ainsi sans doute qu'il a avancé, sans mémoire et sans rêve qu'il a cru pouvoir tracer sa route, auprès d'une femme et de deux enfants qu'il aime pourtant plus que tout, comme si tout cela au fond ne pouvait lui appartenir, comme si tout cela devait un jour lui être repris." p.81
Mais est-ce le souvenir de sa relation avec Sara ou son nouveau roman qui l'accapare autant et le fait tomber dans un état proche de la dépression ?
Difficile à dire tant ces deux éléments semblent se confondre.
Sans être un coup de coeur, "Un soir de décembre" m'a fait retrouver avec plaisir l'écriture sensible et toujours juste de Delphine Vigan. Une écriture simple mais laquelle parvient pourtant à plonger le lecteur au coeur de l'intimité de ses personnages.
Le prochain sur ma liste sera certainement "Rien ne s'oppose à la nuit".
L'avis de Marie
J'avais trouvé les heures souterraines un peu oppressant, du coup je n'ai encore rien retenter de Delphine de Vigan.
RépondreSupprimerTu me tentes, car j'aime beaucoup la plume de l'auteur.
RépondreSupprimerJe viens de finir : Rien ne s'oppose à la nuit et c'est une vraie claque !
RépondreSupprimerComme j'ai été très agacée par Rien ne s'oppose à la nuit, je ne suis pas sûre de relire cette auteure.
RépondreSupprimerCe livre est dans ma PAL, il faut absolument que je l'en sorte.
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