" Fais ce que je dis et pas ce que je fais" chantait Johnny...
C'est dans ce ton là que s'adresse Baudelaire aux jeunes vermisseaux scrivaillons.
A l'époque, le poète n'a que 26 ans et un succès encore hésitant.
Substantiellement ça donne :
1) Du bonheur et du guignon dans les débuts : avoir la niak.
2) Des salaires : être conscient de sa valeur.
3) Des sympathies et des antipathies : aimer son prochain. " La haine est une liqueur précieuse, un poison plus cher que celui des Borgia, car il est fait avec notre sang, notre santé, notre sommeil et les deux tiers de notre amour! Il faut en être avare!"
4) De l'éreintage : si tu veux critiquer, fais le bien.
5) Des méthodes de composition : produire et y aller cash ( on dirait que c'est toujours d'actualité...).
" Aujourd'hui, il faut produire beaucoup; il faut donc aller vite; il faut donc se hâter lentement; il faut donc que tous les coups portent, et que pas une touche ne soit inutile.
Pour écrire vite, il faut avoir beaucoup pensé, avoir trimbalé un sujet avec soi, à la promenade, au bain, au restaurant, et presque chez sa maîtresse ( quel coquin ce Charles^^).
E.Delacroix me disait un jour " L'art est une chose si idéale, si fugitive, que les outils ne sont jamais assez propres, ni les moyens assez expéditifs".
Il en est de même pour la littérature; je ne suis donc pas partisan de la rature; elle trouble le miroir de la pensée."
6) Du travail journalier et de l'inspiration : écrire tous les jours.
7) De la poésie : s'adonner à l'art de la poésie.
" La poésie est un des arts qui rapportent le plus (...) je défie les envieux de me citer de bons vers qui aient ruiné un éditeur".
On en est loin...Moi je défie les contemporains de me citer de bons vers qui aient donné envie à un éditeur de les publier.
8) Des créanciers : éviter de contracter des dettes.
9) Des maîtresses : éviter les femmes dangereuses à savoir les femmes honnêtes, les femmes de lettres et les actrices. Préférer les femmes bêtes (et voilà comment Charles contracta la syphilis, end.)
Ce condensé de 25 pages s'achève sur ce passage de Paule Constant : " Tous les jeunes écrivains doivent savoir qu'ils ne s'en sortiront jamais, que la littérature qu'ils ont embrassée les perdra, et partout où ils seront forcés de passer - éditeurs, critiques, lecteurs et même amis de coeur-, on leur réclamera à l'octroi une livre de chair. A ce tarif, ils ne gagneront la gloire qu'au prix de la mort."
Sur cette note optimiste je retourne au paragraphe 1 : avoir la niak...
C'est exactement le constat et la ligne éditorial des jeunes auteurs du ZOOciologue* que je suis avec délectation depuis 1 an!
RépondreSupprimer* http://23ruericharddurn.free.fr/lze/
@Mireille : Pourriez-vous m'indiquer le lien exact vers l'article concernant "Conseils aux jeunes littérateurs"?
RépondreSupprimerLe site m'a l'air quelque peu farfelu, j'y passerai à l'occasion ;)