"L'amour secret" est le premier roman de la journaliste italienne Paola Calvetti. Sorti en Italie en 1999, soit 10 ans avant "L'amour est à la lettre A", il vient d'être publié en français aux éditions des Presses de la Cité.
Depuis sa maison en Provence, Costanza écrit à son amie Gabriella pour lui raconter en détails le séjour de Lucrezia, la fille de son ancien amant violoncelliste.
C'est qu'à la mort de son père, Lucrezia est tombée sur une boîte remplie de lettres et s'est montrée curieuse de rencontrer cette femme dont l'existence, de même que le lien qui l'unissait à son père, lui était jusque là demeurée inconnue.
Inutile je pense de préciser pourquoi j'ai accepté de découvrir ce roman. La seule mention du genre épistolaire suffit généralement à me donner envie...
La première chose qui m'a assez vite sauté aux yeux dans ce roman, c'est sa construction étrange.
Déclinée en quatre mouvements entrecoupés d'entractes et clôturés par une finale, à la manière d'une symphonie, cette structure n'est pas sans évoquer le métier du père et amant disparu, cet homme qui réunit Costanza et Lucrezia dans un lieu où chaque souvenir se voit empreint d'une certaine musicalité.
Jusque là, tout va bien. Mais...ce roman se présente avant tout comme la correspondance adressée par Costanza à son amie. Non seulement elle y retranscrit dans son intégralité les conversations entre elle et Lucrezia, mais elle y distille également ses souvenirs appuyés d'extraits de lettres et de propos tenus par son amant.
Plusieurs fois, j'ai du relire une phrase pour savoir à qui s'adressait Costanza. Malgré la présence de guillemets et de phrases en italique, cette histoire m'a fait l'effet d'un sacré mic-mac.
S'agissant des personnages, il n'y a pas grand chose à dire. Lucrezia est venue visiter Costanza dans le seul et unique but d'en apprendre davantage sur son père. C'est une femme réservée qui n'intervient que très peu dans le récit. Il faut dire qu'elle se trouve être à la merci d'une femme dont elle attend les révélations.
" A nous voir ainsi, on aurait pu croire à une jeune femme rendant une visite de courtoisie à un ancien professeur." p.26
Costanza est une vieille dame de 74 ans, habituée des théâtres et qui donne l'impression d'être en éternelle représentation.
Dans la mesure où elle assure le rôle de narrateur, toute l'histoire n'est jamais envisagée que de son point de vue à elle, situation qui l'avantage d'autant plus qu'elle occupe la position d'hôtesse.
" Ma maison, mon point faible, le miroir de ma vanité..." p.100
Lorsqu'elle parle de son ancien amant à Lucrezia, ce n'est que pour souligner à quel point il se montrait peu démonstratif et parcimonieux en déclarations, contrairement à elle qui ne manquait pas une occasion de lui clamer son amour.
" Quand je côtoie durablement quelqu'un de taciturne, son mutisme finit par m'imprégner. Ou alors, je parle sans arrêt pour combler le vide - avec les hommes, surtout. Puis, avec le temps, je parle de moins en moins. Je me rappelle d'interminables voyages en voiture où pas une parole n'était prononcée. Je finis par édifier un mur de silence intérieur.Ou pas...
Absence de communication, rejet de l'autre, jusqu'à l'indifférence définitive. Et la rupture. L'analyse m'a sauvée d'une longue chaîne de monologues." p.73
" Pour m'encourager, je feuillette des recueils de lettres célèbres, celles que Wagner écrivait à Mathilde Wesendonck, celles de Stendhal à ses maîtresses, ou encore celles, débordantes d'une folle tendresse, qu'échangèrent George Sand et Musset.
Tu ne me réponds jamais. En lisant les grands, je cherche une justification à mes monologues épistolaires. " p.127
Aussi n'apprend-t-on pas grand chose sur cet homme finalement, d'autant qu'à aucun moment, Costanza ne pose de questions à Lucrezia sur l'homme qu'était son père.
Au contraire, elle se contente d'étaler ses souvenirs enrichis de détails à l'intérêt souvent discutable.
Des personnages lisses. Un long monologue de la part d'une vieille femme qui radote pour se mettre en avant. Beaucoup de clichés et un sentiment d'inertie qui ne m'a pas quittée jusqu'à la dernière page.
Je crois que je vais laisser passer un peu/ beaucoup de temps avant de m'atteler à "L'amour est à la lettre A" qui se trouvait déjà dans ma PAL...
D'autres avis : Virginie - Keisha - Pascale - Saxaoul - Clara
Un grand MERCI à Suzanne de et aux éditions de m'avoir offert ce livre !
Ce qui est sûr, c'est que je ne lirait pas celui-ci. Et le peu d'intérêt que je pouvais manifester pour le deuxième s'envole petit à petit.
RépondreSupprimerJe pense que je vais tenter de découvrir cette auteure avec son autre livre qui semble avoir eu plus de succès!
RépondreSupprimerHélas hélas... Tant qu'à en lire un , autant que ce soit L'amour est à la lettre A...
RépondreSupprimerTon entousiames est aussi flagrant que le mien...
RépondreSupprimerje vais le commencer dans peu de temps, j'espère ne pas être déçue
RépondreSupprimerJe viens de le recevoir et on verra bien mais une chose est sure j'aime de plus en plus le genre épistolaire!
RépondreSupprimer@Manu : oui, je ne suis plus très sûre de vouloir lire le second non plus, du moins pas tout de suite...
RépondreSupprimer@Jules : succès mitigé sur la blogosphère d'après ce que j'ai pu voir
@Keisha : oui, j'aurais sans doute du le lire tout de suite après l'avoir acheté.
@Clara : effectivement et nous ne sommes pas les seules
@esmeraldae : je ne manquerai pas ton billet !
@Emilie : j'ai toujours aimé le genre épistolaire mais il n'excuse pas tout ;) Et dans ce cas-ci, je n'ai pas été convaincue...
Pas envie du tout, pas plus celui-là que le précédent paru chez nous. Et puis il y a trop de billets sur les romans de cette femme, ça étouffe mes moindres bribes d'envie...
RépondreSupprimerJe suis bien contente de pouvoir échapper à ça...
RépondreSupprimerC'est marrant, ça me fait penser aux lettres d'amour de mon père que j'ai découvert un jour et que j'ai lu en cachette :))
RépondreSupprimerTrop touchant !
Décidement, je n'ai pas encore lu un avis positif sur ce livre que je ne regrette finalement pas du tout d'avoir refusé.
RépondreSupprimerC'est rigolo, j'ai publié mon avis hier aussi ;)
RépondreSupprimerJ'ai toujours son premier roman sur ma pal, ce billet ne m'encourage pas à l'ouvrir ... ;)
RépondreSupprimerJe ne lis pas ton billet car j'ai commencé ce roman hier soir. Pour l'instant : boooof ! (mais je sors d'un livre sublime, dense et compliqué, alors bien sûr, le contraste est flagrant !)
RépondreSupprimerJe ne pense pas que je vais beaucoup t'aider, j'ai détesté L'amour est à la lettre A...
RépondreSupprimerJ'ai reçu une proposition aussi mais la quatrième ne me tentait pas du tout... Je crois que j'ai bien fait de m'abstenir vu ton avis !
RépondreSupprimerPas faux, même si en fait je n'ai pas détesté ce roman. Je l'ai trouvé assez bien écrit. Mais ton analyse est pertinente ! Et sur la construction du roman comme une symphonie, je n'y aurais jamais pensé, n'étant pas musicienne, c'est sûrement le cas.
RépondreSupprimerEncore un avis très négatif... je passe sans regret sur ce lire dont le sujet ne m'aurait de toute façon pas beaucoup tentée, ouf !
RépondreSupprimerDéjà, ce n'est pas forcément mon style de lecture, et ton avis ne me donne vraiment pas envie de m'y plonger ! :-)
RépondreSupprimerPas convaincue non plus par ce roman. J'avais préféré "L'amour est à la lettre A" même s'il y avait aussi quelques longueurs...
RépondreSupprimerj'ai été déçue par ce roman :(
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