"Ainsi rêvent les femmes" est un recueil de 5 nouvelles publiées entre 1935 et 1963 par l'écrivaine américaine Katherine Kressmann Taylor et qui fait suite au recueil "Ainsi mentent les hommes".
Harriet se consume de jalousie pour un homme qui lui file entre les doigts. La jeune Anna se sent insignifiante sous le regard du cruel Derek. Madame abuse de la gentillesse d'une jeune femme pour lui vendre une poupée. Ellie Pearl quitte la ville pour rejoindre sa famille dans les montagnes et se demande où est vraiment sa place.
Le vieux Rupe Gittle redécouvre la vie en admirant comme pour la première fois la nature qui l'entoure.
Les 4 femmes présentes dans ce recueil aspirent toutes à un ailleurs qui les rendraient plus heureuses, ou du moins les soulageraient du fardeau que représente leur vie et dont elles se sentent responsables.
Harriet s'embourbe dans une relation vouée à l'échec, s'accrochant à un homme qui de toute évidence ne la mérite pas.
Anna guette le regard de celui qu'elle désire et qui l'entoure de mépris.
" Il était cruel. Mais elle le savait depuis le début. Elle était en partie responsable (a-t-on idée de fondre ainsi ?) et elle rougit de honte. Quand même, c'est lui qui était en demande, qui exigeait. Tandis que l'aigle s'éloignait dans un battement d'ailes, il ne restait plus à la créature innocente que la blessure laissée dans son flanc par le bec cruel. Elle l'aimerait à tout jamais. Elle porterait toute sa vie sa tristesse avec elle, sans que personne ne le sache jamais. Elle se rappela sa prémonition matinale : toute splendeur est éphémère." p.32
La jeune femme qui aide Madame à monter les escaliers s'en mord les doigts lorsqu'elle se rend compte qu'elle se fait manipuler. Elle n'a qu'une hâte, quitter cet appartement pour ne plus jamais y revenir.
Partagée entre deux mondes bien différents, Ellie Pearl aime son travail et l'effervescence de la ville mais regrette toutefois la simplicité de la campagne.
" Ellie Pearl s'inquiétait sans raison : elle était chez ses parents et rien ne perturbait sa vie. Parfois tout semblait simple, familier, et elle éprouvait un pur bonheur, comme en récurant les vieilles casseroles jusqu'à ce qu'elles étincellent ou en humant l'odeur du pain frais sortant du four. Mais à d'autres moments, surtout lorsqu'elle se promenait en montagne, foulant du pied le granit, pour arriver au point d'où l'on avait la vue qu'elle préférait depuis sa plus tendre enfance, elle s'asseyait sur la pierre, sur cette robe blanche veinée de stries granuleuses dorées et noires - la plus belle de toutes les roches -, elle admirait les lézards qui détalaient, le ciel qui n'était qu'une page de bleu ininterrompu, et toute sa joie s'évanouissait, perdue. Elle était alors traversée par une sensation de manque, sans savoir à quoi elle aspirait." p.63
Quant au vieux Rupe Gittle, il nous enseigne que le sens de la vie réside peut-être tout simplement dans la vie elle-même, dans toutes ces petites choses que nous côtoyons au quotidien sans nous en apercevoir.
J'ai aimé le style souvent coloré de l'auteure pour évoquer cet idéal que représentait la nature, en contraste total avec les états d'âme des personnages, et ainsi mieux souligner leur détresse.
Mais bien que j'ai lu ces nouvelles sans déplaisir, je confesse néanmoins une certaine déception en raison du manque de volonté des personnages que j'ai trouvé bien fades, mais surtout en regard de la puissance de "Inconnu à cette adresse" dont le souvenir de lecture, même deux ans plus tard, demeure encore intact.
si je dois lire cette auteure tu me conseilles donc de commenceer par "inconnue cette adresse" ? je le note !
RépondreSupprimerd'elle je ne connais que "inconnu à cette adresse", mais tu me tentes avec ce livre-ci
RépondreSupprimerIL est dans ma PAL!yapluka..
RépondreSupprimerFaut-il avoir lu le premier recueil ? Je ne savais pas qu'elle avait publié d'autres livres ... J'avais bien aimé "Inconnu". Livre percutant.
RépondreSupprimerManifestement, pas incontournable... Je passe.
RépondreSupprimer