2 mai 2012

L'arbre de l'oubli - Alexandra Fuller


En librairie depuis le 2 avril, "L'arbre de l'oubli" est un roman de la britannique Alexandra Fuller, également auteure des romans "Larmes de pierre" et "Une vie de cow-boy".

Alexandra Fuller rend ici hommage à sa mère, "Nicola Fuller d'Afrique Centrale", une femme qui revendique avec force ses racines britanniques mais dont le coeur appartient au Kenya où elle passa la majeure partie de sa vie.
Si le début de ce roman m'a laissé croire à une discussion entre une mère et sa fille, je me suis rapidement rendue compte qu'il s'agissait surtout du monologue d'une intarissable collectionneuse d'anecdotes, particulièrement celles qui tournent autour de sa personne et lui permettent ainsi de monopoliser l'attention autour d'elle.
Je n'ai pas ressenti de véritable échange et encore moins un lien maternel entre ces deux femmes. Il règne entre elles une absence d'intimité partagée remplacée par des vannes au goût amer dissimulant à peine les reproches.
L'auteure évoque ainsi une soirée costumée à l'occasion de laquelle sa mère s'était plue à la ridiculiser aux yeux de tous en la déguisant à l'aide d'un baril percé de 2 trous qui l'empêchait de respirer et de marcher. Faute de place, la petite fille avait été placée à l'arrière de la voiture, seul endroit qui ne protège pas contre les mines.

" - Alors si on était passées sur une mine, tu aurais été saine et sauve, ainsi que maman, Olivia et les chiens. Mais moi, j'aurais sauté. N'est-ce pas maman ?
Vanessa éclata de rire. "C'est hilarant, dit-elle.
- Maman, si tu avais roulé sur une mine, j'aurais sauté, non ? "insistai-je.
Elle laissa retomber ses bras sur ses flancs.
"Je suppose que oui", répondit-elle.
Elle s'interrompit, puis poursuivit : "Mais si j'avais su alors que tu allais grandir et écrire cet Horrible Livre, j'aurais peut-être foncé sur une mine.
- Maman ? "
Elle soupira.
" Tu sais, tu es comme ce salopard de Christopher Robin. Ce maudit gamin qui, une fois adulte, a écrit un Horrible Livre après que son père a composé pour lui tous ces jolis poèmes et ces histoires.
Il a expliqué en long et en large que A.A Milne avait été un mauvais papa et qu'il ne l'avait pas assez serré dans ses bras."
Maman, fervente admiratrice de tous les produits Winnie L'Ourson, frémit d'indignation.
"Heureusement, poursuivit-elle, je ne crois pas qu'il ait eu beaucoup de lecteurs et je suis sûre que presque personne ne l'a pris très au sérieux." p.52

Sa mère lui reproche d'avoir renié ses origines pour s'installer aux USA et surtout, d'avoir parlé de leur famille dans son "Horrible livre".
Alexandra Fuller lui cherche tant bien que mal des circonstances atténuantes en revenant sur la rude époque où sa mère encaissait les coups de la nounou et des soeurs chargées de son enseignement.
A défaut de confronter cette femme à son manque de tendresse maternelle, on sent qu'elle tente de compenser ses défauts en privilégiant le portrait d'une femme forte que rien ni personne ne semble atteindre.
Et ce faisant, l'auteur ne fait que souligner davantage le manque d'intimité qui les unit. J'ai ainsi eu l'impression de lire une interview menée par une journaliste.

Ce récit m'a paru d'autant plus factuel et dénué de naturel qu'il est entrecoupé de passages historiques censés éclairer le propos mais qui au contraire l'alourdissent davantage.
Beaucoup de détails laissés en vrac, des portraits de personnages de moindre importance ont contribué à ce sentiment de ne pas retenir grand chose au fil de ma lecture.
Lassée de chercher une raison d'être à tout ceci, agacée par un manque de fluidité et surtout par l'égocentrisme de Nicola Fuller et ses idées arrêtées sur tout, particulièrement sur la suprématie britannique, j'ai jeté l'éponge à la page 174.


D'autres avis : Keisha - Daniel Fattore - Manu - Mango - Cathulu

Je remercie néanmoins les de m'avoir offert ce livre.

23 commentaires:

  1. Tu confirmes les avis déjà lus sur ce livre...

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    1. Oui, nous sommes 2 à ma connaissance à l'avoir abandonné et Mango l'a terminé en diagonale.
      Ceci dit Keisha et Cathulu l'ont aimé donc à toi de voir ;)

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  2. Comme toi je n'ai pas été suffisamment touchée par les personnages et l'histoire de cette famille pour que ma lecture se transforme en plaisir. Tu as lâché le récit au moment où ça devenait encore plus difficile à suivre pour moi. Je n'ai pas aimé cette fin minable!

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    1. Je ne parvenais pas à m'intéresser à cette famille ni même au contexte historique. Je n'ai pas accroché à cette façon de présenter les choses et quand j'entends que la suite ne valait pas mieux, je n'ai aucun regret de ne pas l'avoir terminé...

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  3. La photo de couverture est magnifique! L'histoire ne me tente pas trop par contre.

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    1. Pour user d'un jeu de mots à deux balles, je dirais que cette couverture est l'arbre qui cache la forêt ;)

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  4. J'avais retenu des avis pour le moins mitigés sur ce livre, et tu le confirmes !

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  5. J'avais retenu des avis pour le moins mitigés sur ce livre, et tu le confirmes !

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  6. J'avais retenu des avis pour le moins mitigés sur ce livre, et tu le confirmes !

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    1. Oui là pour le coup je dois dire que j'étais totalement synchro avec Manu :)

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  7. Encore un avis qui ne me donne pas envie de m'intéresser à ce livre, pourtant j'avais aimé ce que l'auteur disait dans les carnets de route de Busnel.

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    1. Pareil mais je ne pense pas qu'elle parlait beaucoup de son livre en fait, plutôt de sa vie d'expat si mes souvenirs sont bons.

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  8. Après l'avis de Manu, le tien. Toujours pas emballée, du tout du tout ! De toute façon, priorité à la PAL hein ! (c'est toujours plus facile à dire quand on n'est pas tenté) ;)

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    1. C'est bien pour cette raison que je ne l'ai pas terminé. Il y a tellement de romans qui m'attendent encore dans ma PAL ;)

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  9. Décidément (un abandon, comme Manu)... !

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    1. Oui, à une dizaine de pages près, on s'arrêtait au même endroit ^^
      Je pense que passé la moitié du roman, si rien ne se déclenche, il vaut mieux lâcher l'affaire...

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  10. Ma PAL te dit merci, il me tentait bien... Maintenant plus du tout !!

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  11. Bien ! ;)

    La couv' et le titre étaient superbes pourtant. Tant pis. :)

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  12. Nous voilà sur la même longueur d'ondes. Le passage sur le bal costumé m'a aussi profondément choquée et agacée.

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  13. Aie, bon, voilà qui permettre aux LAL de ne pas s'alourdir!!! j'avoue que mon penchant pour l'afrique ne me rend pas objective! ^_^

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