Publié au Chili en 1997 et traduit en français l'année suivante, "Journal d'un tueur sentimental et autres histoires" est un recueil composé de 3 nouvelles rédigées par l'écrivain chilien Luis Sepulveda, notamment auteur de "Le Vieux qui lisait des romans d'amour", "Monde du bout du monde" ou encore "Neveu d'Amérique".
"Journal d'un tueur sentimental" dresse en 6 jours le portrait d'un tueur à gages professionnel qui pour la première fois de sa vie s'entiche d'une femme et se demande si sa prochaine cible mérite vraiment la mort.
Dans "Hotline", parce qu'il a osé ouvrir le feu sur le fils d'un haut dignitaire chilien, George Washington Caucaman, habitué à traquer les contrebandiers de bétail, est muté à Santiago pour y exercer un tout autre genre de travail : enquêter sur une ligne de téléphone rose...
"Yacaré" ou les magouilles de la maroquinerie Brunni. A la mort de Don Vittorio Brunni, les assurances helvétiques dépêchent l'agent Contreras afin de déterminer la cause exacte du décès.
Il faut dire que le célèbre PDG avait contracté une grosse assurance-vie dont le bénéficiaire n'était autre qu'un certain Manaï, un sorcier vivant au fond de l'Amazonie.
Contreras se fait aider par l'inspecteur Chielli pour lever le voile sur cette mort on ne peut plus suspecte...
Je garde encore un très bon souvenir du "Vieux qui lisait des romans d'amour" et je dois dire que ma lecture de ces 3 nouvelles a renforcé mon envie de prolonger ma découverte de cet auteur !
Les 3 personnages dont il est question ici sont des durs à cuire qui agissent en solo, des gachettes faciles qui ne manquent pas de franc-parler et qui, si elles se laissent parfois distraire par les atouts de la gente féminine, n'en oublient jamais leurs objectifs pour autant.
" - Tu as pu dormir ? a-t-elle poursuivi sur un ton préoccupé.
- Bien sûr. Une métisse m'a pris cent mille pesetas et un demi-litre de sperme. C'est mieux que le Valium, lui ai-je indiqué sans vouloir être pédagogue.
- Ca fait trois jours que je n'arrive pas à fermer l'oeil, a-t-elle avoué en sanglotant.
- Je regrette. Je ne peux pas te baiser par téléphone, mais si c'est ça ton problème tu peux te servir de l'American Express pour te payer un gigolo mexicain, lui ai-je conseillé avant de raccrocher, mais la courte distance entre mon oreille et le téléphone n'a pas réussi à empêcher que la cabine se remplisse de ses pleurs et de ses "mon amour écoute-moi s'il te plaît", qui se sont collés à ma peau avec la même insistance que la sueur." p.21
" - Je ne peux pas l'éviter, mais vous ne serez chargé d'aucune affaire. Je vous répète que nous n'avons rien contre vous, mais j'en veux beaucoup à l'imbécile qui vous a affecté à notre service. Vous savez que pas une femme agressée n'aura confiance en un homme, et encore moins un Mapuche.
Pardonnez-moi, mais c'est la réalité. Vous pouvez nous donner un coup de main pour beaucoup de faits mais pas pour une affaire.
- Nous les Indiens, nous sommes des optimistes, commissaire. Je vous assure que bientôt un camionneur violé par une bande de bonnes soeurs de Charité va arriver et ça ce sera une affaire pour moi." p.73
Il faut dire qu'il faut être assez robuste lorsqu'on baigne dans des milieux peu recommandables.
Au delà de cette apparente légèreté, Sepulveda nous plonge dans une ambiance qui flaire bon l'ancien régime et les complots politiques et écologiques au parfum de scandales.
Aussi attendez-vous à croiser à chaque ligne autant de molosses armés, mafieux, empoisonneurs, trafiquants, braconneurs sans scrupules. Un bon concentré d'Amérique du sud en somme :)
D'autres avis : Kathel - Alex
Est-ce grave si je n'ai jamais lu cet auteur ???
RépondreSupprimerTrès bon souvenir de lecture, alors que je me demandais bien ce que pouvait donner la plume de Sepulveda sur cette atmosphère de roman noir.
RépondreSupprimerCe genre me tente pas plus que ça d'habitude, mais j'ai un peu envie de le lire la ^^
RépondreSupprimerJe connaissait pas du tout en plus ;)
Ton billet me donne envie moi aussi de découvrir davantage cet auteur...
RépondreSupprimerJ'ai eu une période Luis Sepulveda om j'ai lu 4 ou 5 titres de lui d'un coup. Je ne garde en souvenir que la nouvelle avec le téléphone rose car l'ambiance m'avait surprise par rapport aux autres nouvelles du même auteur.
RépondreSupprimerAlléchant. C'est aussi un auteur que j'aime bien.
RépondreSupprimer