16 juillet 2009

Eureka!

Quand Twitter sert de tremplin à l'édition

Marie-Catherine Beuth
15/07/2009
Matt Stewart livre son premier roman The French Revolution sur la Toile.
Matt Stewart livre son premier roman The French Revolution sur la Toile.

Un Américain a choisi le site de micro-blogging pour auto-éditer son premier roman.

Une lecture au compte-gouttes. Depuis mardi 14 juillet, l'Américain Matt Stewart publie son premier roman sur Twitter. Ce site communautaire permet de publier des messages courts, limités à 140 caractères, à un réseau d'abonnés. Pour The French Revolution(«la Révolution française»), publié sur le compte twitter.com/thefrenchrev, il faudra donc l'envoi de 3 800 tweets pour venir à bout des 480 000 signes du roman.

Publié par bribes sur Twitter grâce à un logiciel spécial, le texte est disponible dans son intégralité en téléchargement gratuit sur Internet et à 1,99 dollar sous forme de livre numérique pour le Kindle, le lecteur électronique développé par Amazon.

«Je voulais publier mon roman rapidement et dans une forme qui fasse écho au mode de vie hyperconnecté des années 2009», explique Matt Stewart sur son site. Le jeune auteur, par ailleurs professionnel du marketing à San Francisco, a surtout essuyé les refus des maisons d'édition. «Beaucoup d'entre elles aimaient le roman, mais aucune n'était prête à acheter ce qu'elles considéraient comme un roman risqué», vu son langage, son humour et un contenu navigant entre la farce et le fantastique, croit savoir l'auteur.

Pour ce dernier, Twitter était l'endroit rêvé pour prendre ces risques. «Je voulais tenter une expérience sociologique - voir comment le monde réagit à une longue narration racontée en fragments», indique Matt Stewart, certain que les internautes liront «des bribes de 140 signes ou moins». Pour l'heure, 473 internautes se sont abonnés à The French Revolution sur Twitter - un niveau modeste comparé à l'audience fédérée par certains comptes de journalistes ou de médias (de plusieurs milliers à plus d'un million d'abonnés). Mais l'auteur n'exclut pas d'attirer l'attention d'un éditeur grâce à cette opération.

La «twitterature» est née

Si Matt Stewart peut revendiquer être le premier à publier un roman dans son intégralité sur Twitter, la plateforme de micro-blogging a déjà inspiré des expériences éditoriales à d'autres auteurs, artisans d'un genre nouveau, appelé «twitterature». Ancien éditeur devenu consultant, James Bridle a ainsi tiré un ouvrage de deux années de messages sur Twitter pour en faire un journal intime rétroactif, publié chez la société d'auto-édition en ligne Lulu.com. De même, étudiants à l'université de Chicago, Emmett Rensin et Alex Aciman ont réécrit les grands classiques de la littérature en 20 mininotes de 140 signes. L'éditeur Penguin les a réunis dans un ouvrage à paraître cet automne dans la collection Penguin Classics. Enfin, à l'instar des nombreux blogs adaptés en livres, certaines maisons ont édité des compilations des meilleurs tweets parus sur la plateforme.


Je sais ce que je vais faire si mon futur roman se veut refusé par les maisons d'édition, je le publierai ici...ou ailleurs :)

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