2 mai 2010

Brève et modeste incursion dans les dimanches poétiques - Valence Rouzaud

Vous êtes nombreux/ses à partager chaque dimanche de la poésie sur vos blogs. J'en profite d'ailleurs pour féliciter Celsmoon de cette belle initiative !
Bien que j'apprécie de découvrir certains de vos billets dominicaux, je n'y participe pas.
La raison en est simple : je ne suis absolument pas une lectrice de poésie...Le genre ne me parle pas tout simplement. Trop abstrait, trop tiré par les cheveux.
Bien sûr je peux en admirer la langue et la construction mais j'ai bien souvent l'impression de lire dans le vide et au bout du compte, je m'ennuie et passe à autre chose.
Aussi, lorsque j'ai reçu une proposition de partenariat de la maison d'édition Les Deux-Siciles, j'ai bien failli refuser, sauf que la curiosité de confronter mes expériences avortées avec le genre a finalement pris sur le pas sur mes appréhensions à les voir confirmées une nouvelle fois.

Une lecture très inégale pour moi. J'ai trouvé la plupart de ces poèmes assez fastidieux, alambiqués et pour le coup inaccessibles en ce qu'ils recouraient à des mots qui m'étaient inconnus.
Je n'ai pas pour habitude de consulter autant le dictionnaire durant mes lectures et cette nécessité a malheureusement contribué à me tenir éloignée de la majorité des textes composant ces recueils.
J'aime qu'un texte coule tout seul, que mon élan ne souffre d'aucune interruption, que les émotions surgissent sans que je n'ai à me torturer l'esprit pour les trouver.
Voilà mon impression générale sur ces deux recueils. Mais, car il y en a un, il serait inexact de prétendre qu'aucun de ces textes n'ait réussi à me toucher.
J'ai reçu deux recueils signés Valence Rouzaud, "Vingt et une orties" et "Rentier".
Le premier se compose de lettres adressées par l'auteur à son éditeur ainsi qu'à d'autres personnes du milieu littéraire. L'auteur y évoque essentiellement sa relation à l'écriture.
J'ai beaucoup aimé la lettre qui suit.

" Le Cotentin, le 19 mai 2002.

Mon cher éditeur,

La littérature plongée dans l'hiver nucléaire de l'anecdote et du fait divers, je me suis réfugiée dans mon usine à rêves au fond des bois. N'allez pas croire que je suis un coeur blessé se renfermant dans la censure du couvent. Vous et moi, nous raisonnons le monde en enfant et le rêvons en adulte. Pour vous le prouver, je vous livre mes vérités : l'écrivain est un joyeux fêtard lorsqu'il maîtrise la syntaxe et s'en libère; et je suis pour affubler de mauvaises pensées la figure de la Belle au Bois Dormant; encore qu'à trop casser le classicisme froid dans la forme et brûlant d'actualité, on mord la poussière.
Puis il faut le dire : France Culture nous ment, Gallimard nous ment...Renoncer à la nouveauté c'est se pendre aux clichés...nous disent-ils ! Oui. Mais la révolution surréaliste a vécu.
Dans le statut d'opposant, je me sens plus proche du primitif libre de tout mouvement...
Armé d'un crayon, seul le pathos est voyou de la raison.

A vous.
Valence. "

"Rentier" dévoile une trentaine de poèmes qui sonnent comme des billets d'humeur traitant de sujets aussi divers que le bonheur, la jeunesse, l'écoulement du temps, la philosophie, la nature mais aussi la poésie comme l'indique le texte suivant.

" La poésie

Contre la vitesse et la loi du marché, la poésie est bohème, l'humanité y marche à pied.
Elle se veut dans un ciel bleu de méthylène, où les oiseaux sont couverts d'un tablier d'or.
Elle ne couche pas dans les maisons de nos architectes montées sur un échafaudage d'idées artificielles ; pas plus entre le terrain vague du mensonge et la vérité.
Avec elle, dans la course aux rêves, le poète court en tête. " p.36

Ni fiasco, ni révélation prodigieuse. Si il est vrai que j'ai apprécié certains textes présents dans ces recueils, je maintiens que la poésie n'est pas un art qui récolte instinctivement mes faveurs.
Ces textes devraient par contre ravir les amateurs du genre !

Un grand MERCI aux éditions Les Deux-Siciles de m'avoir offert ces deux recueils !

6 commentaires:

  1. J'avoue ttre comme toi et assez insensible à cet art.

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  2. D'accord et pas d'accord.

    Il faut lire le poème d'Alfred de Musset "A Mademoiselle" pour comprendre qu'un poème peut résumer des dizaines de romans :-)

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  3. Je suis moi aussi assez peu sensible et hermétique à la poésie.
    Tu n'en finis pas avec les lettres d'auteurs, d'éditeurs etc, ... ;-)

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  4. Ah la poésie...
    Toujours l'impression d'être sous-douée quand je commence à en lire!

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  5. le vocabulaire m'a aussi posé problème. au moins j'ai enrichi ma culture mais je ne pense pas que la poésie doit forcément rimer avec! c'est un genre suffisamment mal aimé pour la réserver à une élite!

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  6. @Clara : je me sens moins seule, merci ;)

    @Bon sens ne saurait mentir : je ne demande qu'à te croire, je lirai le poème en question ;)

    @Manu : je me souviens que tu en avais parlé chez toi il n'y a pas si longtemps.
    Et pour le reste, ça va je gère plus ou moins ^^

    @Lili Galipette : mais oui exactement! J'ai l'impression de me prendre une gifle à chaque fois et d'être une touriste de ma propre langue...

    @Esmeraldae : j'avoue que c'est un peu décourageant mais je ne désespère pas de rencontrer des poètes plus accessibles.

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