29 juin 2010

La frontière de l'aube - Philippe Garrel


"La frontière de l'aube" est un film de Philippe Garrel, sorti sur nos écrans en 2008.
Carole, actrice et femme délaissée par un mari qu'elle ne voit jamais, entame une liaison avec François, photographe.
Très vite, les amants ne se quittent plus, entraînés dans une passion incontrôlable, extrême. Mais la jalousie pousse François à prendre de la distance tandis que de son côté, Carole sombre dans une folie qui exigera son internement.
Effrayé par la condition de la jeune femme, François ne la visite pas et préfère attendre qu'elle soit sur le point de sortir.
Mais entretemps, il a rencontré une autre femme, plus équilibrée et avec laquelle il peut construire une relation. Carole ne le supporte pas et finit par se donner la mort.
Alors que François continue à vivre sa vie, le fantôme de Carole revient le hanter...

"La frontière de l'aube" est un drame consacré à deux êtres en souffrance, instables, torturés par un bonheur pourtant à portée de main et à qui une vie simple ne suffirait sans doute pas.
Le choix du noir et blanc (qui d'ordinaire a sur moi un pouvoir hautement soporifique) ajoute à la dimension tragique du destin de ces jeunes amants.
Le film est porté par deux acteurs talentueux, Louis Garrel (fils du réalisateur) et Laura Smet qui a décidément l'habitude d'endosser des rôles difficiles ("Les Corps impatients" qui m'avait bouleversée ou encore "La Demoiselle d'honneur", tout aussi sombre).
Que dire si ce n'est que j'ai été complètement happée par ce film, par ces personnages insaisissables en proie à la fatalité, extrêmes, empreints de doutes et dépassés par des sentiments qui semblent trop lourds à porter mais des êtres entiers, vrais.
"La frontière de l'aube" offre une vision sombre de l'amour et qui n'est pas sans rappeler les tragédies shakespeariennes, tout en lui apportant une résonance très actuelle, symptomatique d'une époque qui encense la notion de liberté, encourage à multiplier les expériences tout en cherchant à réunir des êtres de plus en plus effrayés par toute forme d'engagement.
Un film magnifique mais à éviter quand on a le moral dans les talons...


11 commentaires:

  1. J'ai vu un film de ce réalisateur : "Sauvage innocence" et c'était absolument nul. C'est sûr, l'image noir et blanc est très belle et sert le propos pseudo intellectuel. Mais c'est bourré de clichés sur la drogue (le thème du film) au point d'en être risible, je me souviens d'ailleurs que je rigolais dans le ciné (la dernière image du film notamment, d'un ridicule accompli et qui se veut une image choc) alors que c'est aussi a priori un film tragique. C'est typiquement le genre de film qui prend des pauses, qui veut véhiculer un message personnel et tourmenté en plus d'une esthétique et qui le fait de façon snob : beurk !

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  2. Eh bien moi, je note ce film!
    Il passe en ce moment ?

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  3. Je ne l'ai pas vu mais je suis par contre une grande fan (voire même fan absolue) de Louis Garrel qui est pour moi le symbole de la "sexytude mais pas que" ! Et en effet, Laura Smet ne fait pas dans la facilité, je l'avais trouvée très touchante également dans Les corps impatients.
    J'essaierai de visionner ce film à l'occasion.

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  4. je note le film, même si je vais l'éviter pour l'instant - pas que j'aie le moral dans les talons, mais ma gastro me mène plutôt vers des trucs beaucoup plus légers, voire insipides comme la nourriture que je dois avaler pour me soigner.
    Je note cependant car ce billet, comme les autres d'ailleurs, est fort bien écrit

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  5. Je n'avais pas reconnu Laura Smet sur l'affiche !!!!
    Ca a l'air trop sombre pour moi !

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  6. @Ys : héhé je n'ai pas (encore) vu "Sauvage innocence" mais celui-ci m'a beaucoup plu.
    Au fond, je me demande si l'amour n'est pas lui-même devenu un cliché à force d'être envisagé sous toutes les coutures...
    Cette histoire n'a rien d'extraordinaire dans le fond : il ne s'agit que de deux personnes qui s'aiment mais se montrent incapables de vivre cet amour. Le fameux thème de l'amour impossible qui a traversé toutes les époques.
    Disons que j'ai trouvé intéressante cette façon de le traiter mais mon avis est tout sauf objectif (comme tout ce que j'écris ici d'ailleurs).

    @Clara : non, il est sorti en salle en 2008 donc je suppose qu'il doit se trouver en dvd ;)

    @Restling : c'est vrai que le physique du coco ne gâche rien ^^
    En matière de "sexytude mais pas que", je citerais aussi Romain Duris, ah Romain...;)

    @Niki : courage pour la gastro et vive les galettes de riz (ou pas) !

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  7. j'aime beaucoup les deux acteurs, très talentueux.

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  8. Rhaaaaa Romain Duris... *soupir et filet de bave*

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  9. Ah ouais, comme Restling: je suis complétement dingue de Louis Garrel, beaucoup de charme et aussi un brin d'arrogance... Et donc, si craquant!
    En plus d'être doué, bien sûr!
    Bref, ce film me tente depuis longtemps... Mais il y a Laura Smet, qui a tendance à m'insupporter!

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  10. c'est celui qui se passe en 1968 ou c'est un autre ? je ne me souviens plus trop du titre mais j'avais commencé à en regarder un de garrel en noir et blanc. au bout de 20 minutes, j'ai laché l'affaire...

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  11. Ah Philippe Garrel ! Un futur trobogosse à glisser dans ma colonne de gauche.

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