8 décembre 2009

Le Vampire de Ropraz - Jacques Chessex


"Le Vampire de Ropraz" est un court roman de l'écrivain et poète Jacques Chessex, seul auteur suisse à avoir reçu à ce jour le prix Goncourt ("L'Ogre" - 1973).
1903. Le récit nous emmène près de Lausanne, dans le petit village de Ropraz où vont s'enchaîner plusieurs découvertes macabres.
3 jeunes filles décédées des suites de maladies voient leurs tombes profanées et leurs corps violés et dépecés par un individu vraisemblablement nécrophage.
Très vite, la population crie au vampire, d'anciennes superstitions ressurgissent et les allégations vont bon train. Tous les hommes du village sont tour à tour appréhendés en raison de leurs moeurs douteuses ( il faut dire qu'il ne fait pas bon vivre à Ropraz...).
Jusqu'au jour où un suspect est cloué au pilori, Jacques Favez, un jeune homme hanté par le souvenir d'une enfance difficile et dont la morphologie et les agissements font de lui le coupable idéal.
Mais le psychiatre Albert Chahaim ne semble pas partager cet avis...
Qu'adviendra-t-il de Jacques Favez? Réponse dans le livre!

L'histoire du vampire de Ropraz est inspirée d'un fait réel, chose qu'on ne risque pas d'oublier tant le style de l'écrivain est proche de la prose d'un médecin légiste...

" Cadavre violé. Traces de sperme, de salive, sur les cuisses dénudées de la victime. Et la mutilation la plus sanglante apparaît dans son horreur.
La main gauche, coupée net, gît à côté du cadavre.
La poitrine, cisaillée à coups de couteau, est profondément charcutée. Les seins ont été découpés, mangés, mâchés et recrachés dans le ventre ouvert." p.21

Une écriture froide et sombre à l'image de ce village traversé par un hiver qui semble interminable et des habitants habitués à côtoyer la peur et le vice.

" Avarice, cruauté, superstition, on n'est pas loin de la frontière de Fribourg où foisonne la sorcellerie. On se pend beaucoup, dans les fermes du Haut-Jorat. A la grange. Aux poutres faîtières. On garde une arme chargée à l'écurie ou à la cave.
Sous prétexte de chasse ou de braconne on choie poudre, chevrotine, gros pièges à dents de fer, lames affûtées à la meule à faux. La peur qui rôde.
A la nuit on dit les prières de conjuration ou d'exorcisme. " p.11

Chessex ne s'implique pas mais se contente de relater les faits en laissant le jugement de Chavez à la foule et aux médias au travers de coupures de presse insérées dans le récit.
La description de Chavez est aussi le prétexte à évoquer les avancées de la psychologie au début du 20ème siècle.
Un court roman à l'ambiance particulière comme vous l'aurez compris et assorti d'une fin assez étonnante!
Vu le sujet du livre, je ne dirais pas que j'ai été "séduite" mais j'ai pris comme une marque de respect pour l'Histoire le fait que l'auteur ne prenne pas parti et favorise ainsi l'authenticité du témoignage.
Une lecture captivante!


D'autres avis : Lilly et ses livres - Ys - Zarline - A l'ombre du cerisier - Anneso - Pimprenelle



Un grand MERCI à et aux éditions de m'avoir offert ce livre!

7 décembre 2009

Le non concours SLAT de Celsmoon

Souvenez-vous, dans son billet du 11 novembre, Miss Celsmoon proposait à toutes de s'inscrire à son non-concours qui permettait aux gagnantes de recevoir un badge ainsi qu'un magnifique SLAT ( "Sac à livres à transporter" pour les Moldus) cousu de ses petites mains.
Et devinez quoi? J'ai reçu le mien ce matin!!!

TADAAAAAAM!




Mon slatounet (oui, nous avons très vite sympathisé) était accompagné d'un badge kokeshi et d'un marque page pour mon anniversaire!
J'adore ce SLAT, le tissu est magnifique et me correspond parfaitement!

Un grand MERCI à toi Celsmoon pour ce super cadeau!
Pour voir les deux autres SLAT gagnants, c'est par ici

L'Echappée belle - Anna Gavalda


"L'Echappée belle", 5ème roman de la française Anna Gavalda, est une adaptation d'une nouvelle rédigée en 2001 par l'auteure pour les abonnés de France-Loisirs.
Ce court roman dresse le portrait d'une famille plutôt bohème formée par 4 frères et soeurs qui s'apprêtent à se rendre au mariage de leur cousine.
Mais, à la dernière minute, Garance, Simon et Lola apprennent que leur frère Vincent ne pourra être présent au mariage.
Tous trois ne font ni une ni deux et quittent précipitamment la cérémonie pour rejoindre leur frère qui s'est improvisé guide de château.
Loin du tumulte de leurs vies respectives, les 4 jeunes gens se replongent dans leurs souvenirs d'enfance et retrouvent ainsi leur complicité d'antan.

Bon, autant le dire tout de suite, ce n'est pas le roman du siècle (d'ailleurs je serais plutôt d'avis de qualifier ce récit de nouvelle).
L'histoire s'ouvre sur le départ de Garance et Simon, accompagné de son épouse Carine, une miss perfection tout bonnement insupportable qui passe son temps à râler et à faire la morale.

" Ma belle-soeur Carine a fait pharmacie mais préfère qu'on dise médecine, donc elle est pharmacienne mais préfère qu'on dise pharmacien, donc elle a une pharmacie mais préfère qu'on dise officine.
Elle aime bien se plaindre de sa comptabilité au moment du dessert et porte une blouse blanche de chirurgien boutonnée jusqu'au menton avec une étiquette thermocollante où son nom est écrit entre deux caducées bleus.
Aujourd'hui, elle vend surtout des crèmes raffermissantes pour les fesses et des gélules au carotène parce que ça rapporte plus, mais préfère dire qu'elle a optimisé son secteur para." p.11

Le portrait peu reluisant de Carine est prétexte à évoquer toute cette belle-famille psychorigide (et carrément raciste) et sur laquelle l'auteure ne semble pas vouloir trop s'attarder.
Ca tombe bien car les 4 compères n'ont pas l'intention d'embarquer avec eux la méchante épouse!
Le récit se concentre donc sur les liens qui les unissent, perceptibles à la lecture de nombreux souvenirs glissés en vrac.

" Aujourd'hui elle est ma meilleure amie. Ce truc à la Montaigne et la Béotie, vous savez...
Parce que c'était elle, parce que c'était moi. Et que cette jeune femme de trente-deux ans soit ma soeur aînée est tout à fait anecdotique. Disons un petit plus dans la mesure où nous n'avons pas perdu de temps à nous trouver." p.62

Ce qui fait la force et la marque de fabrique de l'auteure, c'est cette façon de rentrer dans le vif du sujet dès les premières lignes, sans chichis, le tout dans un style oral immédiatement reconnaissable.
Quand je lis un roman d'Anna Gavalda, ce n'est pas tellement pour apprécier la construction d'une histoire ( dont on sait d'avance qu'elle se finira bien) mais plutôt pour aller à la rencontre de toutes ces petites expressions dont seule l'auteure a le secret.
"Elle a dormi à l'hôtel du Cul Tourné", "son cher et pou", "un regard de veau en gelée", "Fantasia chez les ploucs" ou encore les déformations de l'anglais à la "boulchite et compagnie" et j'en passe!

Bref, une lecture agréable sans être transcendante. A lire seulement si on aime le style Gavalda!


D'autres avis : Calepin - Le chemin de par là - Cunéipage - Cathulu - Clara - Bellesahi

6 décembre 2009

Tag des 7 erreurs (moins 6)

Cette fois c'est Val qui m'a proposé ce tag consistant à donner 7 propositions me concernant et parmi lesquelles se cache une seule affirmation fausse.
Saurez-vous l'identifier?

1. Je me suis déjà réveillée en plein milieu d'une anesthésie

VRAI. Je vous passe les détails mais disons que je me souviens des regards ahuris de l'équipe médicale. A peine le temps d'enlever le fil de mon nez (instinct de survie je suppose) et l'anesthésiste me redonnait une dose. Autant dire que quand je me suis réveillée, je ressemblais à une junkie...

2. Un jour le plafond m'est tombé sur la tête

VRAI. 11 juin 2007. Imaginez-vous un vendredi soir, confortablement assis à votre table à pianoter sur votre pc.
Et puis soudain, sans crier gare, un mètre de plafonnage vous tombe dessus. Quand j'ai appelé ma propriétaire pour lui signaler "l'incident", elle m'a demandé si il s'agissait d'un canular.
J'aurais préféré...J'ai mis du temps avant de pouvoir en rire mais maintenant ça va mieux :)
Sur la photo de droite, si vous regardez vraiment bien sur la table, vous pourrez apercevoir mon pc portable sous la poussière...




















3. J'ai goûté plusieurs fois aux croquettes pour chiens

VRAI. Cette expérience gustative fait partie des joyeusetés du baptême (bizutage) estudiantin.
Je n'ai pas gardé un souvenir précis du goût mais plutôt de la dureté des croquettes (aïe les dents).

4. J'ai fait une chute dans un auditoire de 800 personnes et j'ai éteint la lumière en m'appuyant contre le mur pour me relever

VRAI. Première année à l'université, un cours commun de sciences politiques avec d'autres facultés. Je n'ai jamais remis le pied à ce cours (en fait je n'ai jamais été une étudiante très assidue...).

5. J'ai eu un accident de scooter sur le parking du magasin alors que je testais l'engin

VRAI. J'avais 18-19 ans et l'envie de pouvoir rouler cheveux au vent. Ayant travaillé tout l'été pour pouvoir enfin m'acheter mon Harley Pedalson, j'étais très impatiente d'aller chercher l'engin.
Le gentil vendeur m'a proposé de faire un tour d'essai. Premier tour réalisé sans problèmes.
C'est lors du second tour que j'ai apparemment "perdu les pédales". Je me rappelle avoir pris de la vitesse, crispée sur la manette des gaz et les freins en même temps (hum...) et avoir aperçu le ravin quelques mètres plus loin (ravin qui débouchait sur le chemin de fer).
Virage à 360°, j'ai "caressé le bitume" (mon pied s'en souvient encore).
A noter qu'à l'époque, c'était la mode des baskets pas attachées. Le vendeur (qui s'est bien foutu de moi) m'a donc retrouvée avec un pied en l'air, le lacet de ma basket s'étant enroulé autour du rétroviseur.
J'ai quand même acheté le scooter mais après quelques tours, n'étant toujours pas rassurée, j'ai fini par le vendre et me suis achetée la cuisinière que j'ai toujours ( et qui n'a jamais tenté de m'assassiner, elle).

6. Je collectionne les nains de jardin miniatures

FAUX. Alors ça, jamais! D'ailleurs je n'ai pas une âme de collectionneuse (à part peut-être pour les livres...). Les vitrines éclairées sont pour moi réservées aux magasins (et puis j'ai déjà assez de trucs qui prennent la poussière).

7. J'ai déjà été élue Miss Camping Saint-Hilaire la forêt

VRAI. J'avais 15 ans et j'étais partie en famille dans un camping en Vendée. Ma bande d'amis rencontrés sur place m'avait inscrite à mon insu et prévenue une heure avant...
J'ai joué le jeu même si heu...bon...enfoncer des clous dans une planche ou faire des pompes en bikini au-dessus d'un type sans casser l'oeuf qu'il portait sur le torse ne m'inspirait pas un optimisme débordant.
Finalement, ça s'est bien terminé puisque j'ai gagné de quoi offrir des consommations à tous les gens qui avaient voté pour moi.
La honte, ce fut le lendemain à la piscine : " t'as vu, c'est la Miss!"

Je précise que je n'ai jamais cherché toutes ces aventures, je crois plutôt que ce sont les aventures qui ont décidé de venir à moi...

BRAVO donc à Bladelor, Sandrine, Choco, Sarawasti et Canel pour avoir distingué le faux du vrai!
Quant aux autres, vos commentaires m'ont bien fait rire! ^^

Je refile ce tag à Choco (et vlan^^), Sandrine, Celsmoon, Clara et Lilibook!

5 décembre 2009

Tag chaîne de l'amitié


Je ne sais pas si vous avez remarqué mais la mode est aux tags! Celui-ci m'a été proposé, que dis-je, décerné par Mango que je réussis à mettre de bonne humeur (avouez que c'est un sacré compliment!).
Cette fois-ci, le tag consiste simplement à passer le relais à 7 blogueurs/euses.
Oui enfin simplement est un bien grand mot! Même si je n'ai pas toujours le temps de laisser un commentaire pour chaque article chez chacun (e), si je suis abonnée à un blog, ce n'est jamais pour rien sachez-le!
Donc, avant de désigner 7 élus, je voulais saisir cette occasion pour remercier chacun d'entre vous pour vos billets si variés que je m'empresse de lire chaque matin (enfin disons plutôt en fin de matinée, j'ai encore quelques grasses mat' devant moi) en savourant mon Earl Grey (Lipton je précise).
Depuis que j'ai repris ce blog en main cet été, non seulement j'ai appris qu'il y avait des gens aussi fous de livres que moi sur cette planète mais je ne cesse de m'étonner de tant de gentillesse et de respect entre tous malgré des lectures et des goûts divergents (c'est d'ailleurs cet éclectisme qui fait toute la richesse de la blogosphère).
MERCI à tous de faire vivre le livre à travers vos coups de coeur et vos coups de gueule!
Il n'est pas rare que j'imagine vos têtes derrière vos claviers ou que je nous représente lors d'un grand banquet annuel des blogueurs, savourant un somptueux festin et échangeant nos impressions de lecture jusqu'au bout de la nuit!

Mais "dura lex sed lex" comme disaient les Romains! Je désigne donc 7 personnes pour ce tag :

- Choco, ma pote pas si virtuelle que ça que j'aime taguer et taquiner dans ses billets (mais pas seulement^^)
- Cécile, parce qu'elle a beau dire que son blog n'est pas littéraire, j'ai rarement lu des critiques qui donnent autant envie de lire (ou de ne pas lire) certains livres !
- Théoma, pour son blog choco-tournesol, ses superbes photos norvégiennes et son excellente initiative de réunir les blogueurs autour de leurs coups de coeur respectifs (et ça marche, nous sommes presque 200 à y participer!)
- Celsmoon, l'artiste qui en plus de nous parler de ses lectures excelle en peinture comme en couture (je la soupçonne d'avoir un bras bionique)
- Emma, pour ses billets pleins d'humour et ses talents d'improvisation culinaire tous les "Vendredi, c'est raviolis"
- Manu, parce que je jalouse sa bannière depuis l'instant où j'ai découvert son blog et parce que je rêve de kidnapper son joli matou!
- Daniel, parce que j'aimerais pouvoir rédiger des critiques de livres aussi fluides et construites que les siennes et parce qu'il a la PAL la plus immense de tout l'univers!

A vous de jouer si vous le voulez!

3 décembre 2009

Il y a quelque chose de nouveau dans sa vie...

Non je n'ai pas changé de marque de cornflakes...
Disons que j'en avais simplement marre de tous ces roses-moches-pas-assortis et de ces colonnes rikiki.
Sans compter que je ne supportais plus de voir ma tronche en grand sur la bannière...
Alors voilà, il y a encore quelques petits changements à faire ici et là mais l'essentiel est fait!
Vous pouvez donc dès à présent laisser vos commentaires/insultes sur l'ancienne bannière qui, n'ayons pas peur des mots, était quand même bien laide :)
Cela vaut bien entendu aussi pour la nouvelle mais sachez néanmoins que vous serez nettement moins bien reçus (rire maléfique).

Aujourd'hui j'ai 27 ans et toutes mes dents :)

Enigmes littéraires extraordinaires - Stéphanie Bouvet


" Enigmes littéraires extraordinaires" est, comme son nom l'indique, un recueil illustré de 75 énigmes littéraires en tous genres.
Charades, acrostiches, lipogrammes, pseudonymes d'écrivains, extraits de lettres et de poèmes célèbres,... Cet ouvrage à la fois ludique et didactique nous emmène jouer avec les mots de Musset, Perec, Hugo, Villon, Voltaire, Boileau ou encore Queneau!
A noter que la solution de chaque énigme est complétée d'une explication quant à la provenance de l'extrait choisi ou la signification du jeu de mot utilisé.
Ne vous fiez pas trop à cette couverture enfantine orange et argent. Bien que certaines énigmes se résolvent assez facilement, d'autres s'avèrent beaucoup plus ardues! Il y en a donc pour tous les goûts et pour tous les niveaux!

Un petit ouvrage à offrir ou à commander au gros barbu (je l'ai quant à moi reçu pour mes 27 printemps, argh c'est aujourd'hui...)!

Extraits :

" Je ne suis pas ce que je suis, car si j'étais ce que je suis, je ne serais pas ce que je suis. " *

Enigme de Nicolas Boileau :

" Du repos des humains, implacable ennemie,
J'ai rendu mille amants envieux de mon sort.
Je me repais de sang et je trouve la vie
Dans les bras de celui qui recherche ma mort." **



* je suis un valet! Cette énigme joue sur l'ambiguïté homophonique et homographique de la forme verbale "suis" (première personne du singulier de l'auxiliaire "être" au présent de l'indicatif) et "suis" (première personne du singulier du verbe "suivre" au présent de l'indicatif).

** je suis une puce! Ce petit parasite vit, en effet, en se nourrissant du sang de son porteur, chez qui elle provoque des démangeaisons pouvant empêcher de trouver le sommeil.
Pour comprendre "les amants envieux", il faut se rappeler que "Ma puce" est un mot doux dont s'affublent souvent les amoureux.
Selon une note de l'édition de 1873 de ses Oeuvres complètes, Nicolas Boileau aurait imaginé cette énigme alors qu'il n'avait que 17 ans.
Il semble que ces vers soient les premiers du poète. Il y ferait référence dans une lettre adressée à Claude Brossette, l'un des fondateurs de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, avec qui Boileau correspondit régulièrement entre 1699 et 1710.