Sorti le 26 août dernier, "Je suis l'Homme le plus beau du monde" est le troisième roman de l'écrivain français Cyril Massarotto, également auteur des romans "Dieu est un pote à moi" et "Cent pages blanches".
Comme l'indique son titre hautement présomptueux, ce roman nous conte les péripéties d'un jeune homme à qui la vie ne semble offrir aucun répit.
Né extraordinairement beau, surprotégé par une mère qui le traite comme un dieu, star d'un show télévisé au succès planétaire, l'homme le plus beau du monde possède tout ce que l'on peut rêver. Malheureusement, ce privilège a lui aussi un prix, la solitude.
Contraint de s'enfermer au risque de provoquer des émeutes, il décide de tout quitter pour rejoindre le Kenya où personne ne le connaît.
Perdu dans le désert, il y rencontre une vieille femme qui lui propose une potion lui permettant de réaliser son voeu le plus cher.
Le lendemain, il rentre chez lui pour devenir "L'homme le plus moyen du monde". Cette nouvelle position le met-elle à l'abri pour autant?
"Vivons heureux, vivons cachés" aurait pu être la morale de cette histoire tant il apparaît que qui qu'il soit, beau ou moyen, le narrateur ne semble pas réussir à passer inaperçu.
Simple pantin dépourvu d'identité, seul une étiquette lui colle à la peau. Les médias le présentent comme étant LA norme et le public crédule suit, faisant de lui un être-objet.
" - Mais il n'est pas possible que tous les humains me trouvent beau !
- Bien sûr que si ! Et sais-tu pourquoi? Car depuis des dizaines d'années, des personnes comme moi travaillent à faire partager nos goûts au plus grand nombre ! La télévision, le cinéma, la presse, tous les médias, tout le monde ! Et celui qui a terminé le travail, c'est toi. C'est toi qui as enfoncé le clou : aux quatre coins du monde, partout où nous sommes, tu as mis tout le monde d'accord." p.81
Victime de son succès, il n'aspire qu'à une vie normale, loin de tout engouement médiatique.
Alors qu'il se croit tiré d'affaire, c'est le même tintouin qui recommence et cette vie à laquelle il voulait renoncer se reproduit pour ainsi dire à l'identique.
Durant ma lecture de ce roman, j'ai repensé au "Truman Show", à "la Belle et la Bête" ou encore à "Edouard aux mains d'argent", à ces histoires qui à l'aide d'un soupçon de fantastique et d'une bonne dose de morale bien-pensante mettent en vedette des personnages naïfs victimes de la malveillance du plus grand nombre mais pour lesquels l'amour et l'amitié finissent par triompher.
" J'ai vu dans son regard qu'il était sincère, qu'il ne trichait pas. Ce regard...Il y avait un grand vide. Un gouffre. Je me suis rendu compte que je me trompais.
Mon jugement sur lui avait été aussi hâtif que le sien sur moi. Je croyais que parce qu'il avait tout, il était comblé et se permettait de dire ou faire des choses blessantes, cruelles.
Mais en fait, pas du tout. Il n'était pas celui que j'imaginais. Celui que j'avais devant moi, ce n'était plus l'Homme le plus beau du monde, mais juste un homme.
Car il n'avait pas tout. Il lui manquait le bonheur." p.223
"L'Homme le plus beau du monde" traite ainsi des apparences, de la superficialité, de l'acceptation de soi et bien entendu de l'effet pervers des médias et en particulier de la télé-réalité dont il dévoile l'envers du décor.
Mais mais mais...je m'attendais à un développement plus poussif, à une plume plus acérée et j'irais même jusqu'à dire "plus adulte", particulièrement dans la seconde partie où le narrateur est censé avoir grandi, mûri, ce qui ne se ressent pas du tout dans sa façon de s'exprimer.
Si je n'ai éprouvé aucun ennui durant ma lecture, je n'ai toutefois pas eu l'impression qu'elle s'adressait à moi mais bien à un public sensiblement plus jeune.
"Je suis l'Homme le plus beau du monde" était une lecture commune avec George et Hérisson (et pour laquelle je suis encore une fois en retard...).
Un autre avis : Mango
Un grand MERCI à de m'avoir offert ce livre !
Je t'ai déjà dit que j'aimais autant XO que Michel lafon ? ^^
RépondreSupprimer@Choco : non mais je m'en serais doutée ;)
RépondreSupprimerJe viens aussi de le recevoir. Mais pour l'écriture, je ne suis pas étonnée, il était classé en chick litt chez filigranes. Ca annonce la couleur :-D
RépondreSupprimerChik litt, hum pas vraiment quand même Manu ! Cynthia pas de soucis pour le retard, je rajoute de suite le lien, et je vois que nos avis se rejoignent effectivement...! Te lire me fait prendre conscience que ce que j'ai aimé dans la première partie, le regard enfantin, et qui m'a manqué ensuite, c'est tout à fait cette maturité que l'on devrait avoir...
RépondreSupprimer@Manu : étrange qu'ils l'aient classé dans ce genre-là car ce n'est a priori pas sa place. Je ne l'aurais d'ailleurs pas accepté si ça avait été le cas ;)
RépondreSupprimer@Hérisson : dommage mais je crois que cette histoire devrait davantage plaire aux enfants...
Je partais avec plein d'a priori sur ce livre mais ton billet me donne un peu plus envie de le lire.
RépondreSupprimerje passe pour cette fois
RépondreSupprimerJe l'ai lu aussi et j'ai bien aimé. Maintenant je reconnais que le sujet est traité assez légèrement mais le texte passe bien.
RépondreSupprimerIl ne m'a pas beaucoup marquée, ce livre, puisque j'ai dû relire mon propre billet pour savoir si je l'avais aimé! Lecture jugée superficielle mais qui ne m'a cependant pas ennuyée! Oui, je me souviens surtout du début!
RépondreSupprimerCa commencait bien pourtant jusqu'a ce que tu donnes ton avis (plutot) mitige je m'appercoive qu'il s'agissait de XO...
RépondreSupprimer@Emilie : oui mais je le conseille davantage aux adeptes de roman jeunesse car je trouve quand même le style un peu trop léger...
RépondreSupprimer@Anneso : ça arrive ;)
@Restling : et tu écris des billets de temps en temps? ^^
@Mango : je te comprends, je ne crois pas que ce livre me marquera durant des années...
@L'Ogresse : ah encore une réticente vis-à-vis de cette maison d'édition...
Suis réticente aussi pour la maison d'édition... J'avais lu "la belle et la bête" et j'ai presque été tentée.. mais après ça, j'ai lu le billet et je me dis que non, j'ai bien fait de dire non!
RépondreSupprimerPas vraiment tentée même si ton billet est plutôt positif.
RépondreSupprimerJe suis dans l'ensemble d'accord avec toi! Ce livre n'est pas ennuyeux mais le thème est trop légèrement traité! J'ai ajouté ton lien
RépondreSupprimerUne lecture en demi-teinte, on dirait.
RépondreSupprimerTu me rassures, je le commence aujourd'hui ;-)
RépondreSupprimerDes billets ?!? Et puis quoi encore ? Tu voudrais pas que je tienne un blog aussi ? ^^
RépondreSupprimerCe ne sera certainement pas un achat grand format pour moi. En poche, je vais tenter "Dieu est un pote à moi" dans la catégorie "Lectures Bonbons Sourires"
RépondreSupprimerCa me tente bien en tout cas. Et dire que j'ai le premier livre de l'auteur dans ma PAL depuis bientôt deux ans... La honte.
RépondreSupprimerSinon, pour info et scoop, ce jour, sur mon blog, je publie une interview exclusive d'Amélie Nothomb !!!