"Code-Barre" est une nouvelle de l'écrivain français Mouloud Akkouche parue en septembre 2009 aux éditions Atelier in8.
Imaginez-vous au boulot. Une journée en apparence comme les autres. Vous passez à côté des écrans de surveillance d'un supermarché auxquels vous ne prêtez pas attention d'habitude.
Mais cette fois c'est différent. Vous y distinguez quelque chose de familier.
Ou plutôt quelqu'un. Un homme que vous avez connu il y a 22 ans. Votre premier amour qui s'en est allé sans laisser de mot.
Votre sang ne fait qu'un tour. Que faire? Les images défilent dans votre tête, les questions aussi.
Vous l'avez reconnu immédiatement et pourtant il semble changé.
Pendant ce temps, il fait ses courses, ne se doutant absolument pas que vous le regardez.
Plus rien ne compte plus en cet instant que l'envie de vous rendre au supermarché.
C'est en lisant ce genre de textes que je comprends mieux pourquoi j'apprécie autant le genre de la nouvelle.
La nouvelle est la littérature de l'instant. Elle permet d'aller à l'essentiel, de figer un seul moment en s'affranchissant d'une mise en contexte ou de longs détails quant aux personnages.
Elle est un exercice difficile tant elle se doit de raconter une histoire en peu de mots tout en réussissant le pari de ne pas frustrer le lecteur par un récit incomplet.
"Code-Barre" est un polaroïd. La photo d'un seul instant qui bouleversera le quotidien d'une femme. Les minutes s'écoulent à une vitesse folle. Le lecteur suit les interrogations et hésitations de cette femme et se demande jusqu'au bout comment l'histoire finira.
Une lecture éclair, très bien écrite et dont j'ai beaucoup aimé la construction divisée entre les deux personnages!
Une mise en bouche :
" Elle le fouille du regard. Comme elle, excellent produit des grandes écoles, il est devenu un bon petit soldat d'en haut. Comme elle, il écoute Mozart et les Beatles, a collé sa progéniture dans des boîtes privées, lit des hebdos et des romans conseillés par les mêmes hebdos, s'apitoie sur la misère du monde et des banlieues, pèse chaque mot avant de parler.
Comme elle, foutre trois mille personnes sur le carreau ne l'empêchera pas de dormir. Ni de se réveiller.
Et comme elle : se sent-il vide?
"Pas de temps à perdre, lâche-t-elle pour couper court à ses interrogations. C'est à vous."
S'appuyant sur des courbes et statistiques, il décline le projet de plan social. Une démonstration très brillante, imparable.
Mais elle ne l'écoute pas, son regard sans cesse aimanté par l'écran." p.18
Merci à Clara de m'avoir envoyé ce livre! Vous trouverez son avis ici ainsi que celui de Lili Galipette.
Clara m'a d'ailleurs fait parvenir deux exemplaires de cette nouvelle afin que celle-ci puisse voyager un maximum.
Laissez-vous tenter par ces 25 pages intriguantes, votre PAL n'en saura même rien!
Inscriptions en commentaire pour les intéressé(e) s :)
et moi qui suit hermétique à ce genre pour cause de frustration habituelle...
RépondreSupprimerJe n'aime pas vraiment les nouvelles justement parce que c'est trop instantané ... comme si c'était un peu le zapping de la littérature (je sais bien que mon idée est fausse) mais je suis toujours déçue par les fins de nouvelles qui pou celles que j'ai lues tombaient un peu comme un cheveu sur la soupe...
RépondreSupprimerton billet me donne pourtant envie de lire celle-ci!
@Choco : je te l'enverrai en même temps que "Manhattan", tu jugeras par toi-même ;)
RépondreSupprimerTrès belle phrase : "La nouvelle est la littérature de l'instant".
RépondreSupprimerJe dirais que ce sont aussi des tranches de vie qui font découvrir des gens, des lieux, une situations...
Très vite, on arrive à cerner le caractère, les émotions quand la nouvelle est bien menée.
Inutile de rajouter que j'adore les nouvelles...
Et, une jolie citation de Charles Baudelaire :
"Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. "
Charles Baudelaire
J'aime bien les nouvelles et celle-ci me tente bien !
RépondreSupprimerDès que les commentaires ne bougent plus, je vous envoie un mail pour avoir vos adresses et ainsi organiser l'itinéraire de cette nouvelle ;)
RépondreSupprimerJ'aime bien ta dernière phrase sur la PAL qui ne se rendra compte de rien.
RépondreSupprimerNormalement les nouvelles et moi ça fait deux, mis à part exceptions, ça dépend, ce qui me fatigue, c'est les recueils de nouvelles qui me donnent l'impression d'enchaîner trop d'histoires en même temps sans qu'on ait eu le temps de s'installer dans l'une.
Bah 25 pages, ça se lit vite ! Je suis partante :-)
RépondreSupprimerBon si tu veux ! Mais je reste sceptique...
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