"Mortelle est la nuit" et "Chante-cloche" sont deux nouvelles extraites du recueil "Histoires mystérieuses"(1954) de l'écrivain américain d'origine russe Isaac Asimov, célèbre pour ses oeuvres de science-fiction et particulièrement son "Cycle de Fondation".
"Chante-cloche" nous fait faire la connaissance du pilote spatial Louis Peyton, un cinquantenaire qui a pour habitude peu commune de passer chaque mois d'août dans l'abri anti-atomique qui lui sert de lieu de villégiature.
Sauf que cette année, il part en voyage...sur la Lune, accompagnant un certain Cornwell dans une quête qui fera leur richesse à tous les deux. Mais alors que satisfaits de leur mission, ils s'apprêtent à plier bagage, Cornwell se fait désintégrer.
La police enquête sur ce qui pourrait bien être le premier meurtre spatial. Mais comment coincer le coupable avec certitude? Seul le Dr Urth, extraterrologiste pourra élucider ce mystère...
"Mortelle est la nuit" . Venus des 4 coins de l'univers pour assister à une grande convention d'astronomie, Kaunas, Ryger et Talliaferro profitent de l'occasion pour se retrouver entre anciens camarades de classe qui ne se sont plus revus depuis 10 ans.
Contrairement à eux, Villiers n'a pas réussi à obtenir son diplôme d'astronomie. Le voilà justement qui interrompt la réunion des 3 compères, affirmant qu'il est sur le point de révéler une découverte capitale pour l'histoire de l'astronomie : le transfert de masse.
Malheureusement, le futur Spok n'aura pas le temps de mettre son projet à exécution puisqu'il trouvera la mort dans la nuit. C'est à nouveau le savant Dr Urth qui sera chargé de confondre le meurtrier parmi les 3 seuls coupables potentiels.
Pourquoi ai-je voulu lire ces nouvelles alors que je suis une totale quiche en matière de science-fiction? Principalement parce que le recueil se défendait de mêler science-fiction et enquête policière.
Ma lecture avait bien commencé. Je découvrais les premières pages de "Chante-cloche" avec curiosité, en essayant de ne pas buter sur chaque mot qui résonnait étrangement à mon esprit de néophyte. Vous arrive-t-il d'emprunter le stratojet agravifique pour vous rendre au travail? Où préférez-vous l'aéroglisseur subgravifique?
Bref. Si cette première nouvelle m'a bien plu, c'est sans doute parce qu'en dépit de théories scientifiques dont quelques éléments m'échappent encore, j'y trouvais encore certains repères. Nul besoin d'être détenteur d'un diplôme en sciences pour comprendre comment le meurtrier a cru s'en tirer à bon compte.
Mais les choses se sont plus ou moins corsées lorsque j'entrepris la lecture de "Mortelle est la nuit" qui me fit dire que je n'étais décidément pas la lectrice visée par ce genre de récit.
En l'espace de quelques pages, je me suis retrouvée catapultée au milieu d'une réunion de scientifiques/geeks évoquant des théories dont mon esprit ne fut pas en mesure de saisir toute la complexité. Ou plutôt si, j'ai bien compris que tout cela était fort compliqué...
J'ai ressenti la désagréable impression que l'auteur s'était servi d'une enquête policière pour étaler son savoir, ce qui a eu pour effet de me tenir en quelque sorte à distance de l'enquête.
" Ryger lui-même consentit à parler de Cérès après avoir écouté le dialogue chuchotant de ses compagnons. Le gros problème était celui du cycle de rotation de la planète. Une période de deux heures. Ce qui signifiait que la vitesse angulaire des astres qui passaient dans le ciel était douze fois supérieure à ce qu'elle était sur la Terre. Il fallait tout multiplier par trois, les télescopes, les radioscopes et autres bidules, pour avoir une continuité dans l'observation tellement leur passage était accéléré.
- Pourquoi ne vous êtes-vous pas implantés sur un pôle, s'enquit Kaunas.
- Cette solution serait valable pour Mercure et pour le Soleil, répondit Ryger sur un ton impatient. Même aux pôles, il y a distorsion et on ne peut étudier que cinquante pour cent du ciel. Evidemment, si le Soleil éclairait toujours la même face de Cérès comme il en va sur Mercure, nous aurions en permanence un ciel nocturne sur lequel les étoiles tourneraient lentement avec une période de trois ans." p.90
Dans les deux cas, j'ai toutefois fort apprécié le personnage du Dr Urth, un savant-fou faussement inoffensif, à l'esprit plus fin que son anatomie le laisserait croire et qui vient ajouter un côté un brin déluré aux deux récits.
En somme, une lecture pas impossible mais plutôt ardue que les fans du genre sauront mieux que moi apprécier à sa juste valeur. Quant aux autres, je leur souhaite de pouvoir s'accrocher...
J'étais un peu étonnée aussi de voir ce livre chez toi. Je passe sans états d'âme et le laisse à mon frère, astro-physicien. Plus dans ses cordes ;-)
RépondreSupprimerJ'adore cet auteur ! Mais ça fait longtemps que je n'ai rien lu de lui !
RépondreSupprimerT'as de la chance que l'auteur est mort sinon tu aurais pu te faire désintégrer dans un trou noir spacio temporel pour tes propos de ménagère un peu quiche ^^
RépondreSupprimerSans moi la Miss... je passe!
RépondreSupprimerCourageuse tu es !!! Étant aussi une quiche en SF, je pense que je ne vais pas le tenter...
RépondreSupprimer@Manu : j'aime bien vérifier mes a priori de temps en temps ^^ Et je dois dire que rien que pour ça, cette collection deux euros est super !
RépondreSupprimer@Marie : Hé bien je pense que de mon côté je ne le lirai plus avant longtemps ^^
@Choco : ça pourrait être ma résolution 2011 : ne lire que des auteurs morts. Mais avec le bol que j'ai, je risquerais encore de me faire hanter ^^
@Clara C : je n'en suis pas plus étonnée que cela ;)
@Restling : ça n'était pas une torture mais bon...je crois que ce genre de livres est destiné aux amateurs du genre !
Ma jeunesse... passionnée de SF ;
RépondreSupprimermais Asimov est très "technique" (il fut mathématicien si je me souviens)
plus "simple", P K Dick (souvent adapté au cinéma) ou R Barjavel.
J'ai lu quelques livres d'Asimov et j'avais bien aimé. Je me pencherai sur celui-ci un de ces jours
RépondreSupprimerSous une autre édition (mais argh, pardon, je ne me souviens plus de laquelle), d'autres enquêtes du Dr Urth sont réunies avec celles-là.
RépondreSupprimerCes nouvelles ont une place particulières dans l'oeuvre de Asimov, car même si elles se situent clairement dans des "mondes" fortement connotés SF, les enquêtes du Dr Urth prennent en compte le côté humain, un genre de Colombo extraterrestrologue.
Mais je ne suis pas très objectives à cause de mes grands souvenirs de lecture (et de nuits blanches) avec cet incroyable auteur.
@Lystig : très technique, on peut le dire ^^
RépondreSupprimerJe préfère lire du Barjavel c'est certain !
@Kikine : je te souhaite une bonne lecture dans ce cas ;)
@Funambuline : je comprends ! J'ai moi-même de grands souvenirs de lecture. J'hésite d'ailleurs à relire certains romans adorés à 15-16 ans, peur d'être déçue sans doute.
Auteur culte pour moi plus jeune, je crains bien d'être redevenue la quiche évoquée "gentiment" par la sarcastique choco!
RépondreSupprimer@Mango : je l'ai bien cherché puisque je me suis moi-même nommée ainsi dans mon billet ^^
RépondreSupprimerha la SF... un genre où il faut réussir à se plonger dedans...
RépondreSupprimerperso j'adore et ça me donne envie de relire Asimov ^^
@ Mango : Cynthia sait qu'elle ma petite quiche d'amour ^^
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