28 juillet 2010

J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger - Paul M.Marchand


Publié en 2003, "J'abandonne aux chiens l'exploit de nous juger" fut l'avant-dernier roman de l'écrivain et ancien reporter de guerre français Paul M.Marchand.
Basé sur des faits réels, ce roman nous raconte plusieurs années de la vie de Sarah, une jeune femme de 17 ans, et sa relation amoureuse avec Bruno, un homme de 20 ans son aîné et qui n'est autre que son père...

Quand Liliba a proposé de faire voyager ce livre, j'ai immédiatement repensé aux impressions ressenties à la lecture de "Lolita" de Nabokov, un roman qui avait fait scandale lors de sa parution et qui figure encore parmi les plus contestés de la littérature.
Mais aussi une histoire magnifiquement écrite et qui m'avait réellement bouleversée tant elle avait éveillé en moi de questions comme de sentiments contradictoires.

Le moins que je puisse dire est que l'auteur démarre en force en plongeant immédiatement le lecteur dans l'intimité des deux amants... Une contextualisation très brutale qui m'a fait refermer le livre au bout de 10 pages.
Après une pause de quelques jours, j'ai repris ma lecture et ne l'ai plus lâchée avant la fin.
Sous la forme d'aller-retours chronologiques, l'histoire est racontée par Sarah, une jeune femme vouée à une belle carrière juridique. Choyée par des femmes, elle a cependant toujours ressenti le manque d'une présence masculine, ce qui l'amène fatalement à interroger sa mère quant à l'identité de son géniteur.
Alors qu'elle imaginait découvrir un père, elle voit avant tout en Bruno un homme qui lui plaît. Et il s'avère que l'attirance est réciproque.
Sarah et Bruno savent tous deux qu'il est trop tard pour rattraper le temps perdu mais aussi que, malgré l'absence de liens affectifs, les liens du sang condamnent d'avance toute relation amoureuse.

" L'avenir était facultatif et je ne pouvais prétendre à plus de bonheur. Nous étions en avance sur notre temps, nous le devancions sans l'obliger. Cela ne nous consolait même pas d'être en quelque sorte des défricheurs, des éclaireurs, si loin de notre malédiction. Un mot, pas très long, pas très court, pas grand chose. Juste quelques lettres mises bout à bout, sept.
Voyelle, consonne et consonne, voyelle, consonne et consonne, voyelle...
Un mot de silence, de foudres, de désapprobation unanime. Un énoncé comme un opprobre, brut, qui fait frémir et qui dégoûte, son extension illimitée, sans aucune possibilité d'atténuation ou motif de débat. Un mot chargé jusqu'à la gueule de haines, d'êtres brisés, de cicatrices et de mémoires prisonnières.
Un mot qui salissait notre amour en le diminuant ou en le dénaturant : Inceste." p.118

Ce roman m'a mise mal à l'aise, non par son contenu ou son écriture mais par le cas de conscience qu'il a soulevé en moi.
Dans la mesure où Bruno n'a jamais su qu'il avait une fille - fruit d'une amourette de vacances sans lendemain - avant que celle-ci ne le contacte et qu'il ne l'a donc jamais connue en tant que bébé, petite fille et pré-adolescente, je ne pense pas qu'on puisse lui attribuer d'intentions perverses.
Sarah dit d'ailleurs elle-même que si ils s'étaient rencontrés plus tôt, leur relation n'aurait sans doute pas été du même ordre.
Cela dit, il est certain qu'au moment de la rencontre, ils savaient tous les deux très bien qui ils étaient techniquement l'un pour l'autre.
Leur relation ne commencera pas tout de suite mais au bout de deux ans. Deux années durant lesquelles ils apprennent à se connaître et à s'apprécier, sans que toutefois un lien filial ne s'établisse. Jusqu'au jour où la limite est franchie.

" Qu'est-ce qui empêcherait vraiment d'aimer la personne de son choix? Et si, justement, cette personne n'était pas le fruit d'un choix mais la conséquence de quelque chose qui s'impose de lui-même, irrésistible et souverain, sans qu'il y ait de préférence à établir : un déferlement, un assaut, une reddition...
Une détonation qui classe le coup de foudre pour un amusement de chef de gare.
Aimer sans avoir le choix, sans même se résoudre à un espace pour lui, si infinitésimal qu'il puisse être. Une dictature du coeur. Une force allègre. " p.188

Alors que Benoît sombre dans la culpabilité, Sarah, elle, prétend voir les choses de manière plus adulte et le pousse dans ses retranchements, à grand renfort d'arguments et en occultant les implications de leur relation.
Ce qui m'a dérangée chez Sarah, c'est que j'ai ressenti en elle une certaine provocation dans cette façon appuyée de dénommer Bruno "son père" (les guillemets rappelant constamment au lecteur le caractère incestueux de cette relation) et d'ajouter par moments à sa culpabilité afin qu'il cesse de fuir (pour ceux qui ont lu le livre, je pense ne fut-ce qu'à la toute première scène où elle lui rappelle qu'elle est issue de son sperme...).
Aussi, quand elle prétend avoir une part de responsabilité dans son suicide, j'ai bien eu envie d'acquiescer tant elle le pousse à dévoiler au grand jour cette relation invivable et qu'il n'est pas prêt à se pardonner à lui-même.

Cette histoire à l'allure de tragédie grecque aurait pu s'arrêter là sauf qu'au final on bascule dans une espèce de plaidoyer en faveur de l'inceste amené, selon Sarah, à se banaliser dans les années à venir et à faire l'objet d'une législation positive. Elle table sur l'évolution des moeurs et va jusqu'à comparer leur situation à celle des homosexuels, au nom du droit à la différence et à la diversité humaine.
Et là on vire un tantinet au cauchemar (sauf peut-être pour Sigmund qui passerait la tête de sa tombe en proclamant "Je vous l'avais bien dit!") et je ne pense pas que la société saurait reconnaître un jour un "droit à l'inceste" dans la mesure où l'Homme se plaît depuis des lustres à revendiquer ce qui le différencie des animaux...
Dernier bémol (mais pour certain(e) s c'est peut-être un détail) : cette couverture chick-litt qui donne cette impression de frivolité à une histoire qui est loin d'être légère.

Malgré mes réserves, je suis d'avis que ce roman mérite que l'on s'y attarde, non seulement pour son indéniable qualité d'écriture (certains l'ont trouvé crue, je ne suis pas du tout de cet avis) mais aussi pour les questions qu'il soulève et dont les réponses s'avèrent plus nuancées qu'il n'y paraît avant lecture.
Je pense que, sans cautionner nullement l'inceste, on peut néanmoins apprécier cette histoire particulière. Mais elle est aussi grandement affaire de sensibilité et ne trouvera donc pas aisément ses lecteurs.

Le début du roman est consultable ici

Pour ceux/celles qui se demandent d'où vient ce curieux titre, la réponse en vidéo.




D'autres avis : Liliba (merci pour le prêt !) - Clara - Lili Galipette - Anneso - Lasardine

24 commentaires:

  1. J'ai été gênée par certains propos proclamé par Sarah : que dans les années futures, ce type d’amour soit autorisé… euh non!

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  2. Je passe mon tour. Suivre les relations incestueuses d'une fille avec son père, ben j'avoue que ça me fait fuir au triple galop !

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  3. Vu chez Clara il y a plusieurs semaines. Le theme me met veritablement mal a l'aise, je ne crois pas que ce livre est fait pour moi. Les premieres lignes de ce roman confirm mon impression.

    Quant a la couverture et bien oui, tu as raison, elle ne correspond pas du tout au contenu et a quelque chose d'un gros mensonge commercial...

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  4. Bravo pour ton billet qui nuance beaucoup de choses. Ce roman ne me tente toujours pas. Et j'espère bien qu'on ne donnera jamais un droit à l'inceste, je n'ose imaginer toutes les horreurs qui pourraient en découler !

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  5. Whoua... Non, je pense que je ne m'amuserai pas à rentrer dans ce livre, trop interpelant d'un point de vue moral... Mais je ne doute pas qu'il s'agisse là de quelque chose de très intéressant !!!

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  6. Je viens d'écouter cette belle chanson, mais j'ai raté la phrase! Pas grave,j'ai saisi le contexte.
    Je ne doute pas un instant que le livre soit bien écrit! Il faut au moins ça pour un tel sujet sinon on tomberait vite dans le sordide!
    J'ai savouré Lolita, certainement un de mes livres favoris, mais ce n'était quand même pas l'histoire d'un inceste proprement dit puisque l'homme n'était que le beau-père et pas le géniteur.
    L'histoire de ce livre-ci, en revanche, me trouble bien davantage, du moins ce que tu en dis car je n'ai pas lu le livre! Je ne veux pas faire trop long mais l'idée qu'on puisse impunément aimer de cette façon son père ou sa mère me semble un véritable signe de dégénérescence que je n'ai pas envie de cautionner fût-ce pour des raisons artistiques! C'est aller vraiment trop loin,je trouve!
    Voilà: c'était ma réaction à chaud!

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  7. La couverture, que j'ai trouvée chick-litt aussi ne reflète, comme tu le dis, pas du tout le contenu réel de ce roman que, jusqu'à la lecture de ta critique, je ne connaissais pas du tout.

    J'avoue que j'ai failli sauter ton billet à cause de la couverture-même, mais le titre du livre m'a retenue...

    Quel article... ! Tu le défends bien en dépit de ses mauvais côtés (on parle d'éthique).

    J'apprécie grandement les extraits que tu as retenus, et de ce fait, je suis tentée.
    Mais j'ai peur de la crudité qui a été perçue par les autres lecteurs, et peut-être encore plus des 10 premières pages qui t'ont toi-même repoussée...
    Car si tu as été capable de découvrir dans son entièreté ce livre érotique que tu as chroniqué récemment ... "Béa de Capri à Carnon", ce n'aurait en effet pas été du tout mon cas.
    Mon seuil de tolérance à ce genre de littérature est particulièrement bas, et j'ai peur qu'en ça, "J'abandonne aux chiens..." constitue, d'une certaine façon, un mur infranchissable...

    Je me tâte.
    C'est cru sur la forme seulement, ou sur le fond aussi??
    Tu m'aides?

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  8. je voudrais rien dire mais tu spoiles quelque peu en parlant de suicide...
    Sinon, je ne suis pas prête de lire ce livre. Je suis hérissée d'horreur devant cet inceste clairement assumé. ça me rappelle un autre roman (dont je tairais le nom) où les 2 amants découvraient leur lien de sang et ça entrainait un drame. Celui-là je l'avais apprécié car ce fut fortuit. Mais là, le parti pris va bien trop loin pour moi. Légaliser l'inceste ?! C'est de la provocation certes mais l'auteur imagine-t'il les conséquences d'une telle loi ?! les enfants violés par des parents sont déjà légion... ça sera quoi après une légalisation ?!
    Perso, je suis franchement outrée qu'on puisse même l'envisager, quand je vois les horreurs que mon père a du traiter dans la police...
    Bref, c'est non et je rejoins l'avis de Mango !
    mais ceci dit, ton billet était très bien :)

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  9. Comme beaucoup d'autres, l'idée que défend ce livre me met vraiment mal à l'aise. Je ne suis pas totalement opposée au fait de lire ce livre car au final, je ne partage pas toujours, loin de là, les idées exposées dans les livres, mais je ne me précipiterai pas dessus non plus. Pas sûre de toutes façons que j'arriverais au bout, j'avais déjà beaucoup peiné avec Lolita...

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  10. La thématique ne m'attire pas du tout et comme beaucoup me met mal à l'aise.Un livre qui ne viendra pas grossir ma PAL.;-)

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  11. Le sujet est dérangeant, et si d'habitude c'est quelque chose qui m'attire, je crois que j'ai trouvé là mes limites. Et comme je n'ai pas été accrochée par les premières pages, c'st vraiment sans regret !

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  12. Vraiment je n'ai pas envie de lire ce roman!

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  13. J'ai déjà lu sur le sujet sans que ça me choque... bon, par contre, je ne suis pas certaine que ce livre précis me tente particulièrement... surtout pour le côté plaidoyer...

    PS: le mot à taper est "tardis"... je pousse un hiiiiiiiiiii, juste parce que j'en ai envie, tiens!!!

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  14. Je ne connaissais pas cette lecture. Par contre, je passe mon tour sur cette lecture aussi, en rapport avec le thème. Mais comme le dit Miss Alfie, ce livre doit être intéressant.

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  15. Beau billet qui parle bien de tous les aspects du livre.

    Je suis d'accord avec toi sur les réserves sur la deuxième partie quand Sarah espère légaliser ces relations hors norme, et aussi sur le fait qu'elle le pousse inconsciemment au suicide en ramenant toujours le sujet tabou sur le tapis (le début est effectivement assez explicite, mais je ne l'avais pas compris, j'ai du relire les premières pages... innoncente que je suis ;-).

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  16. @Clara : je crois qu'elle était prête à se battre et à dire n'importe quoi pour que cet amour persiste...

    @Marie : ce n'est pas le genre de roman dont je ferais un livre de chevet mais c'est une histoire qui m'a touchée en dépit de son sujet particulier

    @L'Ogresse : malheureusement, l'auteur a commencé de façon plutôt abrupte, ce qui peut faire fuir le lecteur...
    Le choix de cette couverture me dépasse totalement.

    @Manu : c'est bien là le problème, autoriser l'inceste ouvrirait la porte à tout le reste...

    @Miss Alfie : disons que ce livre est intéressant dans la mesure où il titille nos convictions

    @Mango : " Et ces deux déchirés, superbes de chagrin, abandonnent aux chiens l'exploit de les juger".

    Contrairement à Sarah, Lolita était mineure et Humbert avait épousé sa mère pour pouvoir rester auprès d'elle. Et après la mort de sa mère, Lolita est placée sous la tutelle d'Humbert...
    D'accord ils n'ont pas le même sang mais il y a un côté malsain chez Humbert qu'on ne retrouve pas chez Benoît.

    @Reka : Je ne vais pas te cacher que les 10 premières pages m'ont fait l'effet d'un coup de poignard et je déplore que l'auteur ait commencé son roman ainsi.
    Passé le début, je n'ai pas trouvé que l'écriture ou le fond versent dans les détails outranciers.
    C'est surtout l'argumentaire en faveur de l'inceste qui m'a indignée.
    Disons que la grosse différence avec "Béa de Capri à Carnon" zst qu'il s'agit d'un roman érotique où la relation entre les deux héros est exclusivement basée sur le sexe, ce qui n'est pas le cas.
    Bien sûr, il y en a, comme dans toutes les histoires amoureuses mais ce n'est pas le propos premier du roman.

    @Choco : pas de spoiler, c'est dit au début du livre ;)
    Disons que dans ce cas-ci, c'est le lien qui se développe entre un père et sa fille qui est fortuit.
    Il y a justement un passage où Sarah distingue l'inceste de la pédophilie.
    Enfin bon, c'est sûr que c'est une histoire qui n'aurait pas du être mais elle m'a quand même touchée.

    @Zarline : je crois qu'on peut être sensible à cette histoire sans pour autant cautionner l'inceste mais je reconnais aussi que c'est loin d'être évident ;)

    @Yoshi : oui, je remarque que ce livre ne fait pas l'unanimité ;)

    @Pickwick : oui les premières pages ne sont pas représentatives du reste du roman, j'avais d'ailleurs hésité à mentionner le lien vers les premières pages.

    @Emilie : clair, net, précis ;)

    @Karine:) : c'est sûr qu'un tel livre ne laisse pas sans réaction.
    Ah le tardis !

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  17. @Lilibook : je ne sais plus quoi répondre aux commentaires, on va finir par juger mon intérêt suspect^^

    @Liliba : elle lui pose un ultimatum et ne lui laisse pas d'autre choix.
    Elle parle de fuite alors qu'il a agi par désespoir.
    En tout cas, merci de me l'avoir prêté car je n'aurais peut-être pas fait le pas de l'acheter en librairie ;)

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  18. J'ai mis la même vidéo sur mon billet! Superbe chanson!
    Et en effet un livre qui donne à réfléchir!

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  19. Je crois que ce livre n'est pas pour moi... Je dirais que la principale différence avec "Lolita", c'est l'intention : Nabokov ne cautionnait absolument pas la déviance de son anti-héros !
    Par contre, désolée de vous décevoir, mais une petite précision : en France, l'inceste en tant que tel n'est pas illégal, du moins entre adultes consentants. Ce n'est pas dans les moeurs, mais ce n'est pas formellement interdit.
    Ce qui l'est, c'est d'épouser un ascendant, un descendant, un frère ou une soeur ; ou encore, qu'un enfant issu d'un inceste soit reconnu par ses deux parents.
    Donc, si deux adultes, qui sont père-fille, mère-fils ou autres, décident de coucher ensemble, on en pense ce qu'on veut, mais la loi n'intervient pas.

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  20. Depuis que j'ai découvert ce livre sur un blog, j'ai très très envie de le lire! Je crois que je vais le commander de suite. J'aime ce qui dérange ;)

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  21. @Lili Galipette : c'est une magnifique chanson, je ne pouvais pas ne pas la mentionner ;)

    @Schlabaya : je ne me hasarderai pas à attribuer des intentions à Nabokov dans un sens comme dans l'autre mais tout ce que je sais c'est qu'il a quand même consacré deux livres (peut-être même plus) à ce sujet : "Lolita" (le plus connu) et "L'Enchanteur" (une nouvelle qui présente la même trame)
    Pour ce qui est de la législation française en matière d'inceste, il semblerait que tu aies raison.
    Celle-ci distingue l'inceste de la pédophilie. A méditer...

    @Pimprenelle : sinon, Liliba le fait voyager ;)

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  22. Pas tentée du tout. j'ai lu trop de billets sur ce livre de blogueuses disant avoir été très mal à l'aise durant cette lecture.
    Sinon, tu sembles parler de l'auteur au passé ? Est-il décédé récemment ? il a visité mon blog l'année dernière...

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  23. @Géraldine : il s'est suicidé en juin 2009...

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  24. Je viens de lire ton dernier commentaire, Cynthia.
    Ca fout un froid.
    Moi qui m'appretais déjà à lire les suivants...
    Je suis encore plus triste qu'il n'ait pas plus d'amateurs pour le lire, à présent...

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