Publié en 2011, "Non-stop" est un roman de l'écrivain français Frédéric Mars, également auteur des romans "Le livre du mal", "L'amour est une femme", "Les Ecriveurs", "Son parfum" et plus récemment de "Le manuel du serial-killer".
9 septembre 2012. Dans un New-York qui renaît à peine de ses cendres et se prépare à l'inauguration de la Tour de la Liberté, voilà que la panique règne à nouveau lorsqu'une violente déflagration fait rage au coeur d'une station de métro.
Une vague d'attentats sévit progressivement dans des lieux publics dispersés dans toutes les villes du pays. Les responsables ? Des citoyens américains ordinaires, équipés d'un pacemaker piégé qui explose au moment où ceux-ci s'arrêtent de marcher.
Tous les services de police travaillent de concert, avec pour chefs de file l'agent du NYPD Sam Pollack et Liz McGeary qui coordonne l'enquête au niveau national.
Comment parviendront-ils à arrêter ces "marcheurs de la mort", à la fois cibles et armes d'un ennemi invisible ?
J'avais gagné ce roman lors d'un concours chez Liliba (encore merci m'dame !) mais comme d'habitude, devant l'engouement général, je repoussais sans cesse ma lecture de ce roman.
Il faut dire que le résumé de ce roman m'a longtemps fait hésiter à cause de sa ressemblance avec le (mauvais) film "Crank" ("Hyper Tension" en français). Il y est question d'un tueur à gages empoisonné et forcé de maintenir un taux élevé d'adrénaline pour survivre.
Comme annoncé, "Non-stop" s'inscrit bien dans le genre de la série "24h Chrono". Chapitres courts et titrés comme dans les séries télé. Rythme effrené et tension continue. Ecriture sèche et haletante. Sans compter le personnage de Sam Pollack qui n'a rien à envier à l'endurance d'un Jack Bauer.
Rien ne peut le détourner de sa mission. Et même lorsque sa fille se trouve en danger, Sam Pollack conserve toute l'étoffe du héros national (sans manger et sans dormir pendant 72 heures, cela va sans dire).
Sam Pollack n'est pas le genre d'homme à attendre sans rien faire. Mais tout de même, j'ai trouvé que l'auteur expédiait un peu trop rapidement le dilemme entre le flic et le père de famille.
J'ai trouvé cela dommage car l'on sent bien que l'auteur a réellement voulu ménager une large place à la dimension humaine dans son roman. Plusieurs chapitres sont ainsi consacrés aux réactions populaires, dictées par l'instinct de survie. qu'il s'agisse de certains marcheurs condamnés ou des non-concernés qui tirent salement profit de la situation.
Le portrait du président Cooper (premier président noir, démocrate, successeur de Bush, autant dire un Obama à peine déguisé) laisse également entrevoir un homme avant tout soucieux de son pays. Un portrait des plus séduisants mais pas forcément toujours crédible...
Du reste, le point fort de ce roman réside sans aucun doute dans sa documentation étayée. Les descriptions des lieux publics et des rues new-yorkaises apparaissent plus vraies que natures. J'ai appris pas mal de choses sur les procédures et dispositifs américains post-11 septembre ainsi que sur les enjeux géostratégiques complexes liant les USA au Moyen-Orient.
Je ne peux que saluer le travail de fond de l'auteur (français de surcroît).
S'agissant de l'histoire en elle-même, malgré un rythme soutenu, celle-ci m'est apparue longuette et sans réelle surprise, ponctuée par une fin qui selon moi manquait de quelques explications.
Un roman à la sauce US que pour ma part je situerais un cran au-dessus d'un film d'action avec Denzel Washington...
"Ainsi en allait-il de l'opinion dans un pays aussi métissé: contradictoire, aveugle quand cela l'arrangeait, et si volontiers volatile. Quatre-vingt-un pour cent des Américains estimaient que le 11 Septembre était l'événement le plus marquant de leur existence. La plupart d'entre eux assimilaient ce drame à l'islam, à tort, cela va sans dire.
Et pourtant c'est une musulmane, Rima Fakih, que leur vote populaire et souverain avait élu Miss America en 2010. La première reine de beauté arabe des Etats-Unis.
C'est avec ce tissu de courants opposés, de haines tenaces et de fantasmes, de peurs absurdes et de menaces parfois bien réelles, que les politiques devaient composer." p.468
"Non-stop" était une lecture commune avec Géraldine dont je file découvrir le billet !
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