"L'étrange histoire de Benjamin Button" et "Un diamant gros comme le Ritz" sont deux nouvelles signées Francis Scott Fitzgerald, romancier américain auteur du célèbre "Gatsby le Magnifique".
"L'étrange histoire de Benjamin Button" raconte comment un homme traversa le temps dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Né à 70 ans, Benjamin Button grandit et rajeunit au fil des ans. Alors que ses proches vieillissent, Benjamin acquiert sans cesse plus de vigueur et se met en tête d'entrer à l'armée, de faire des études, de rattraper ses jeunes années où il était un vieillard.
Il y a un peu plus d'un an, le cinéma me faisait découvrir "L'étrange histoire de Benjamin Button". Le film se présentait comme l'adaptation d'une nouvelle de Fitzgerald, récit que j'imaginais assez abondant étant donné la longueur du film (2h46...).
Quelle ne fut pas ma déception en découvrant l'oeuvre source. Non seulement la nouvelle ne dépasse pas les 40 pages mais en plus, l'histoire est quand même sacrément différente.
Dans la version de Fitzgerald, pas de maman adoptive noire mais des parents bien présents et peu affectueux avec leur fils dont ils passent le temps à "déguiser" l'âge. Les 10 premières pages ne se consacrent d'ailleurs qu'au qu'en dira-t-on.
Si Benjamin tombe également amoureux, son histoire avec sa femme sera tout de même beaucoup moins tendre dans le livre que dans le film où l'on ressentait vraiment toute l'intensité et la douleur de cet amour vécu à contretemps.
Contrairement au film, la nouvelle nous montre une épouse et un entourage que la différence rend cruels et éloigne. D'ailleurs, si Benjamin rajeunit, c'est de sa faute, il n'avait qu'à pas naître ainsi...
" - Tu te souviens, fit-il un jour à Roscoe, que je t'ai déjà dit plusieurs fois que je voulais m'inscrire en terminale.
- Hé bien vas-y, répliqua sèchement Roscoe.
C'était un sujet qui le fâchait, et il souhaitait éviter de l'aborder.
- Je ne peux pas y aller tout seul, dit Benjamin, désarmé. Il faut que ce soit toi qui m'y emmènes et m'y inscrives.
- Je n'ai pas le temps, déclara Roscoe d'un ton cassant.
Il plissa les yeux et, mal à l'aise, regarda son père. Il ajouta :
- En fait, tu ferais mieux de ne plus penser à ça. Tu ferais bien d'arrêter. Tu f'rais bien - tu f'rais bien...
Il s'arrêta et son visage s'empourpra tandis qu'il cherchait ses mots :
- Tu f'rais bien de virer de bord et de te remettre sur le droit chemin. Cette plaisanterie est allée beaucoup trop loin. Elle ne fait plus rire personne. Ca suffit - tiens-toi tranquille !
Benjamin le regarda, au bord des larmes. " p.49
Bref, à l'origine il y avait une nouvelle à l'allure de conte fantastique et développant un concept original dont s'est inspiré un réalisateur. A partir de là, il a fallu tout inventer ou presque.
Je suis contente d'avoir lu l'oeuvre de départ mais pour une fois, j'ai préféré le film au livre, enfin pour autant qu'il soit possible de comparer les deux car pour qui visionne le film avant d'avoir lu le livre, cette nouvelle semblera bien pauvre.
"Un diamant gros comme le Ritz" raconte les vacances d'été de John Unger, un jeune homme de bonne famille, et les événements découlant de sa rencontre avec Percy Washington, héritier d'une famille richissime possédant un diamant aussi gros que le Ritz et préservé des curieux depuis des générations.
John Unger réalisera ce qu'implique la connaissance d'un tel secret...
Mouais...Tout cela ressemble assez à une histoire de blonds...John Unger est invité par son ami Percy Washington à passer les vacances d'été dans le palace familial.
" Il sentit qu'un côté du lit se soulevait lentement et commença à glisser, non sans crainte, en direction du mur, mais quand il toucha celui-ci, les tentures qui le recouvraient s'entrouvrirent et il descendit de deux mètres sur un plan incliné soyeux, avant de s'enfoncer doucement dans une eau à la température de son corps. Il regarda autour de lui.
L'espèce de passerelle ou de toboggan par lequel il était arrivé s'était replié délicatement. Il avait été propulsé dans une autre chambre et était assis dans une baignoire au ras du sol, n'ayant que la tête qui dépassait. Les murs de la pièce, comme les côtés et le fond de la baignoire elle-même, étaient les parois d'un immense aquarium bleu et, en regardant à travers la surface vitrée sur laquelle il était assis, il voyait des poissons nager parmi des lumières orangées et se glisser avec indifférence sous ses pieds dont ils n'étaient séparés que par l'épaisseur du cristal. " p.73
A plusieurs reprises, il a l'occasion d'apprendre que personne, à part les membres de la famille, ne quitte le domaine vivant. Et pas une fois il ne se demande ce qu'il en sera pour lui. Je l'ai trouvé agaçant à mesure que j'avançais dans ma lecture et j'avais constamment envie de le secouer en lui disant "mais tu ne comprends donc pas ce qui se passe?!?"
Kissmine (oui, hum...), la fille des Washington dont s'est amouraché John, n'est pas mal non plus dans son rôle de mini-bourgeoise écervelée. Au moment où les deux tourtereaux tentent de s'enfuir et alors que John lui avait demandé d'emmener avec elle des diamants en prévision de leur future vie commune, l'idiote se rend compte qu'elle s'est trompée de tiroir dans sa boite à bijoux et a emmené des pierres fantaisie à la place des diamants...Et en plus ça la fait rire...
Je l'aurais tuée!
Deux nouvelles cumulant des éléments invraisemblables mais vraisemblablement trop courtes à mon goût :/
Heureusement que la plume de Fitzgerald se laisse lire. Je compte bien découvrir "Gatsby le magnifique" malgré tout!
D'autres avis : Bouh - Jess - Soukee - Emilie - Karine:) - Lael - Pimprenelle - Praline - Stephie