3 novembre 2012

La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi - Rachel Joyce


Publié aux USA en 2012 et disponible en français depuis le 13 septembre dernier "La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi" est le premier roman de l'écrivaine anglaise Rachel Joyce.

Par une paisible matinée d'avril, Harold Fry, retraité depuis 6 mois, reçoit un courrier de Queenie Hennessy, une ancienne collègue qu'il n'a plus revu depuis 20 ans et qui lui annonce qu'elle souffre d'un cancer en phase terminale.
Bouleversé par la nouvelle, Harold décide de répondre à sa lettre. Mais comment trouver les mots justes pour remercier cette femme qui lui a sauvé la mise il y a bien longtemps avant de disparaître ?
Sur un coup de tête, Harold entreprend de parcourir plus de 800 km à pieds pour rejoindre Queenie à qui il a fait promettre de rester en vie jusqu'à son arrivée.
Parviendra-t-il à gagner ce pari un peu fou avec lui-même ? Arrivera-t-il à temps pour revoir Queenie ?

Harold menait jusque là une vie bien rangée et retirée des autres, dans une maison aux rideaux toujours tirés auprès de sa femme Maureen avec laquelle il ne partage plus grand chose et qui lui préfère les conversations téléphoniques avec leur fils.
C'est sans doute la première fois de sa vie qu'Harold, d'ordinaire taciturne et dépourvu de la moindre assurance, laisse tout en plan et improvise un voyage de cette envergure.
L'entreprise est d'autant plus folle qu'Harold n'est plus de première jeunesse et qu'il ne possède pas le moindre équipement pourtant nécessaire à son expédition.
Avec pour seul bagage un lourd sentiment de culpabilité et des mannes entières de souvenirs, parfois heureux mais souvent amers, il traverse les villes à son rythme et multiplie les rencontres jusqu'à attirer l'attention d'un journaliste qui lui consacre la Une.
D'autres pélerins, admiratifs de sa noble cause, se joignent alors à lui (j'ai pensé à Forrest Gump !) mais Harold est déterminé à achever seul ce qu'il a commencé, d'autant que Queenie n'est peut-être pas le seul prétexte à cette longue marche de 87 jours...

Harold est un personnage assurément attachant autant par sa fragilité et son manque de confiance en lui que par la solide détermination qui l'anime et concourt à faire de lui un homme nouveau.
Alors qu'il avait jusque là l'impression d'être passé à côté de sa vie, de son couple et de son fils, il va s'épanouir, revisiter le passé et son trop plein de non-dits mais surtout se faire face et se pardonner.
Bien que ne faisant pas partie du voyage, sa femme Maureen évolue également à mesure que l'absence de son mari se fait plus longue, au point d'envisager leur couple sous un nouvel angle.

Bien sûr, on se demande tout du long pourquoi Harold tient tant à revoir Queenie et quelle est la nature de ce précieux service qu'elle lui a rendu avant de s'en aller pour ne jamais revenir.
Pourquoi Harold et sa femme ne parviennent-ils plus à se parler ? Cette révélation-là tarde à venir et tombe finalement comme un cheveu dans la soupe...
Si Rachel Joyce dissèque avec finesse et réalisme les aspérités d'un couple au seuil de la rupture, elle dresse un portrait très propret et assurément flatteur de l'Angleterre et de ses habitants toujours prêts à rendre service à Harold.
Comme d'autres avant moi, j'ai eu du mal à croire à tant de bonté humaine (pas une racaille à 1000km à la ronde !) et si j'ai tenu bon jusqu'à la fin de cette lecture, ce fut surtout grâce à la touchante obstination d'Harold.


D'autres avis : Lili Galipette - Liliba - Noukette - Mango - Keisha - Alex - Kathel - Jules

Merci à Babelio de m'avoir envoyé ce roman !





26 commentaires:

  1. C'est vrai que tout a l'air propet dans le livre, mais j'ai passé un bon moment, alors je respecte ce qui m'a semblé un peu "too much!" :)

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  2. On a parfois besoin d'une lecture un peu trop lisse pour décompenser des autres romans, majoritairement pleins de noirceur !

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    1. C'est vrai mais je pense que je suis accro à la noirceur (en littérature du moins :))

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  3. Ca fait du bien de temps en temps un livre tout gentil.

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  4. J'ai l'impression que la marque de fabrique de ce roman, c'est justement le "too much"...

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    1. Pas faux :P Toute cette médiatisation autour d'Harold et ces pélerins, ça n'est pas très crédible...

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  5. J'ai l'impression que le "too much" est la marque de fabrique du roman.

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  6. Pas de racaille, non... mais ça fait du bien, de temps en temps. ^_^

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  7. Ton ressenti ressemble au mien... Je l'ai lu jusqu'au bout aussi, et sans déplaisir, mais bon c'est bien gentil, oui...

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    1. Bah ce n'était pas une lecture désagréable mais disons que ce n'est pas non plus un grand livre...

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  8. Je suis passée allègrement par-dessus les défauts du roman que tu soulignes pour me laisser aller au plaisir de cette lecture qui a été une bonne surprise.

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    1. J'aurais aimé pouvoir en faire autant et c'est la raison pour laquelle je me suis concentrée sur l'entêtement d'Harold :)

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  9. Bien sûr que c'est propret, comme tu dis, mais j'ai beaucoup aimé la constance de Harold et sa naïveté, et aussi le retournement de sa vie à la fin, avec sa femme, quand comprend ce qu'il en est. Au final, une lecture légère mais qui m'a beaucoup plu !

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    1. Oui mais j'ai trouvé que cette révélation arrivait un peu tard dans le récit et de façon trop abrupte. Certes, Harold n'en devient que plus attachant

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  10. Je ne suis pas tout à fait d'accord, ce n'est pas vraiment gentillet. Pendant un temps, ça l'est mais ensuite, il est utilisé, récupéré et oublié.

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    1. Oui, d'où le terme "racaille" au sens où il ne se fait pas agresser. Ceci dit, oui effectivement, il fait quand même de mauvaises rencontres.

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  11. Il me fait envie ( un peu de douceur ne ferait pas de mal) !

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    1. Je suis certaine que tu serais sensible à l'obstination d'Harold :)

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  12. Pas encore lu... j'attends la semaine des 4 jeudis ;) ! Plus sérieusement, je n'arrive pas à me décider, il faut dire que la couverture me rebute un peu !

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    1. Disons que la couverture donne le ton ^^ Et puisqu'il se trouve déjà dans ta PAL, autant te faire ton propre avis :)

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  13. Je ne suis pas d'accord avec toi : que veux-tu que fasse la racaille en pleine cambrousse ? Et puis la tribu qu'il trimballe un moment est une racaille d'un autre genre.....

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    1. Ah mais attention il traverse aussi plusieurs villes. Pour ma part, parcourir près de 1000km à pied sans se faire emmerder, ça me paraît too much...
      Oui certaines des pélerins qui le suivent sont clairement intéressés mais bon j'ai quand même eu l'impression qu'Harold glissait à travers tout.

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  14. Je comprends tes réserves... Moi j'avoue que ce roman m'a fait beaucoup de bien !

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