17 janvier 2013

Les séparées - Kéthévane Davrichewy


En librairie depuis le 12 janvier 2012, "Les séparées" est le 3ème roman, après "Tout ira bien" et "La mer Noire", de l'écrivaine française d'origine géorgienne Kéthévane Davrichewy.

1981. Alice et Cécile ont 16 ans et sont les meilleures amies du monde. Inséparables, elles se disent tout.
Vraiment tout ?
30 ans plus tard, chacune a fait sa vie, s'est mariée, a eu des enfants. L'une exerce la profession d'architecte, l'autre est devenue designer.
Attablée à la terrasse d'un café, Alice feuillette un magazine qui la ramène aux souvenirs d'époque tandis que Cécile, plongée dans un profond coma à la suite d'un accident, s'adresse en pensée à cette complice d'un autre temps devenue sa meilleure ennemie.

" Je ne serai plus jamais seule. Après cette certitude, l'émoi amoureux ne fut rien, ni la terreur qu'il m'échappe et me laisse pantelante, inassouvie. Ton amitié faisait rempart. La mienne te suffisait." p.27

Le temps d'un chapitre, l'auteure nous dresse le portrait d'une amitié fusionnelle que rien ne semble pouvoir ébranler. Et pourtant, on sent rapidement que quelque chose s'est immiscé entre elles, un soupçon de jalousie, petite brèche qui ne cessera de grandir au fil des années, les éloignant toujours un peu plus.
Le malaise est palpable entre les lignes : quelque chose de fort, d'important les a séparées.
Nul doute qu'il faille être très proches pour se déchirer autant.
Mais pourtant une proximité malgré la distance, une connexion invisible, une histoire commune, se devine entre ces deux femmes malgré les reproches, les non-dits au goût de trahisons, les maladresses de chacune.
Le lecteur ressent à la fois tout ce qui les sépare et les unit. Souvent ces deux notions en viennent subtilement à se confondre.
Le style enlevé de l'auteure, que je n'avais pas fort apprécié dans la première partie de "La mer Noire" s'adapte ici parfaitement au récit et nous emmène au coeur de l'intimité de ces deux femmes.
Mais dans la dernière partie, une première révélation tombe comme un couperet lorsqu'Alice revoit Philippe, le demi-frère de Cécile. Une première déception, un coup de théâtre sorti de nulle part, superflu et très mal présenté.
Ensuite arrive la ligne finale et me voilà atterrée. Quel gâchis que cette amitié soldée par une si plate vengeance ! Comme si l'usure du temps ne pouvait justifier à elle seule la destruction d'une amitié. Non, il a fallu que l'auteure s'en sorte avec une pirouette facile au parfum de scandale.
Je n'en dirai pas plus mais je pense que vous aurez mesuré l'âpre déception qui fut finalement la mienne...

" Les méfaits du temps courent, cimentent, perdurent. Pourtant, c'est vers toi que je tends. Je cherche un sens à notre lien, un tissu, rare, déchiré au centre. Irrécupérable. Une quête dérisoire." p.43


D'autres avis : Lili Galipette - Leiloona - Clara - Theoma - Kathel - Stephie



15 commentaires:

  1. Je n'ai pas deviné la pirouette en question mais on sent bien ta déception ;-)

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    1. Il est souvent difficle d'expliquer clairement sa déception sans trop en dévoiler sur le livre.
      Apparemment, je me suis débrouillée, ouf :)

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  2. Ah dommage ! Donc je vais commencer par lire "la mer noire" qui est dans ma PAL et après je verrai !

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    1. Oui, il faut toujours commencer par ce qui est dans la PAL (surtout quand celle-ci est énorme ^^)

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  3. Une petite baisse de forme de la part de l'auteure, sans doute.

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    1. Oh ou peut-être qu'elle était convaincue que cette fin plairait à tout le monde...

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  4. J'éviterai donc ce roman. Pas de déception à mon programme. Merci de prévenir!

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    1. Ou bien tu choisis de te fier aux avis positifs, à toi de choisir ;)

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  5. Je l'ai lu il y a un an, je pensais qu'il ne me marquerait pas beaucoup, mais c'est pire que ça... Je ne me souviens plus du tout de la fin dont tu parles !

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    1. Je me demande si je ne vais pas rapidement l'oublier à mon tour...

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  6. Je suis entièrement d'accord avec toi. La fin ne m'a absolument pas plu. J'aurais préféré un autre motif ! Par contre, quelle écriture ! Les émottions sont vraiment là...

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    1. Malheureusement, je m'attendais à ce que, vu le sujet, l'émotion soit davantage au rendez-vous :(

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  7. La mer noire m'avait plu sans être un coup de coeur. Le sujet ici me tente beaucoup, ayant connu une grande déception en amitié à l'âge de 16 ans. Je le lirai, mais j'attends le poche ;-)

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    1. Je ne manquerai pas ton avis (mais j'ai l'impression que tu me suivras sur ce coup-là :))

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  8. J'ai ressenti la même déception que toi sur la fin, qui tombe dans le commun, c'est terrible.

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