27 août 2014

Le captivé - Christophe Dabitch et Christian Durieux



En librairie depuis le mois de mai, "Le captivé" est un album écrit par le français Christophe Dabitch et illustré par le dessinateur belge Christian Durieux.

Bordeaux, 1886. Albert Dadas se présente à l'hôpital Saint-André où il reçoit l'aide de Philippe Tissié, jeune interne en psychiatrie auquel il va raconter son parcours de "voyageur involontaire".
Régulièrement pris de nausées et de sensations d'angoisse, Albert a pris l'habitude de fuguer depuis son plus jeune âge. Capable de marcher sur de très longues distances, il ne se souvient jamais de la raison l'ayant poussé à partir.
Ses voyages l'ont notamment amené en Algérie, en Russie, en Belgique ainsi que dans plusieurs villes de France. Mais Albert, souvent pris pour un fou, a surtout passé la plupart de sa vie en prison ou en hôpital psychiatrique.

Intrigué par les pulsions de son patient, Tissié, contre l'avis de ses confrères qui penchent pour un traitement au bromure, obtient des résultats probants grâce à l'hypnose.
Mais pour un temps seulement...

Albert Dadas a bel et bien existé et son cas fit le tour des colloques psychiatriques de l'époque. Plusieurs théories virent le jour le concernant : épilepsie, hystérie ou simple comédie.
Mais Tissié finit par le classer en tant qu'"hystérique somnambulique diurne appartenant à la classe des captivés. Car il utilisait le joli terme de captivé : prisonnier du voyage, captif de l'idée du voyage, séduit par l'ailleurs".

Le lecteur découvre son parcours et ses voyages au travers de plusieurs témoignages mais surtout au cours de ses entretiens avec Philippe Tissié. Tous deux noueront d'ailleurs une certaine relation d'amitié, Tissié étant totalement fasciné par le cas d'Albert.
Les illustrations sobres, toutes en noir et blanc, collent efficacement à l'époque décrite et nous montrent un homme à l'air constamment ahuri, perdu, errant tel un somnambule.
Impossible de ne pas ressentir quelque pitié pour cet homme qui n'est à sa place nulle part, seul avec lui-même et avec les autres.
Un genre de Forrest Gump du 19ème siècle.


J'étais on ne peut plus intriguée par le sujet de cet album mais malheureusement, le scénario tient finalement à peu de choses alors qu'il aurait été possible de rendre cette histoire fascinante.
J'ai appris plus de choses sur Albert Dadas en lisant la postface que l'album en lui-même.
Dommage que le scénario manquait d'épaisseur car j'ai beaucoup apprécié le coup de crayon de Christian Durieux.


15ème participation à la bd du mercredi chez Mango

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9 commentaires:

  1. Zut, j'étais tentée, mais la fin de ton article me laisse dubitative.

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    1. Il n'est pas mauvais mais il m'a manqué de la matière :)

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  2. Oh mince! Je l'ai déjà notée et du coup, j'ai un doute...

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    1. Si tu as une bibliothèque près de chez toi, tente le coup :)

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  3. Tentée quand même, cette histoire, c'est quelque chose !

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    1. Ah oui quand on connaît toute l'histoire effectivement !

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  4. L'avis de Cristie la semaine dernière était plus positif. Je note tes bémols mais je reste quand même tenté ;)

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    1. Je comprends, j'aurais réagi de la même façon :) Si ça se trouve, tu seras ravi !

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  5. Curieuse histoire et me voilà ferrée! J'ai bien envie d'en savoir plus maintenant. Si je la vois à la bibli, c'est sûr, je la lirai!

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