11 janvier 2010

Swing mineur - José-Louis Bocquet


"Swing mineur" est le 14 ème roman du français José-Louis Bocquet, écrivain et scénariste de bandes-dessinées, notamment connu pour ses bd's "Kiki de Montparnasse" ou encore "Les aventures d'Hergé".
"Swing mineur" est l'histoire de K., le dernier producteur musical indépendant, vue par 3 hommes qui l'ont connu à différents moments de sa vie, tantôt au sommet de la gloire, tantôt au bord du dépôt de bilan.
Le premier "témoin" est un apprenti journaliste qui tente de faire connaître un rappeur de banlieue prénommé Rachid (ou plutôt Ra-Sheed).
Le succès sera au rendez-vous pour K. comme pour les deux jeunes hommes mais les choses dérapent...
1er mouvement.
K. prend sous son aile un jeune qui a arrêté ses études après le bac. Il lui apprend le métier sur le tas et ensemble ils prennent le risque de signer "Les Chapeaux Ronds", un groupe breton qui fait de la chanson populaire.
Malheureusement, l'affaire tourne mal.
2ème mouvement.
Le fils de K. lui demande son aide, son père accepte de l'héberger à condition qu'il travaille à ses côtés.
Le label de K. tourne mal, il faut trouver une solution rapidement. Un groupe de rock les sauvera de la faillite mais certaines affaires du passé ressurgissent...
3ème mouvement.

Ce roman dresse donc le portrait de Mr K., un homme sans diplômes ayant réussi à partir de rien, un malin qui semble bien connaître son métier mais souffre en même temps de revers de médaille, dans ce monde particulier qu'est le show-business.
Les trois versions données par les différents témoins décrivent une sorte d'irréductible gaulois, capable de dénicher des talents totalement insoupçonnés, souvent peu aimable et difficile à suivre mais qui reste celui qui, en devenant leur mentor, leur a donné une chance que les autres leur auraient refusée.
Tous les 3 connaîtront tour à tour avec K. la gloire et les affres de l'industrie musicale, un monde où il faut pouvoir parier gros et juste, tout en risquant de perdre sa mise. Une vraie roulette russe.
La première partie nous plonge dans le monde du rap et de son vocabulaire des cités.
Bien que je n'ai pas du tout accroché à cette partie en raison des multiples " boules", "zyva", "skeuds", "niker le système" et j'en passe (ça me fait penser que j'ai encore "Kiffe kiffe demain" dans ma PAL...), je dois bien reconnaître qu'elle est criante de réalisme ( c'est mon heure quotidienne passée dans le métro qui me l'a dit).
La narration se fait plus fluide dans les deux autres parties et le personnage de K. y est plus développé.
Ce qui m'a le plus frappée dans ce roman c'est la fadeur des 3 personnages secondaires, tous plus paumés les uns que les autres, agissant selon le bon vouloir de Mr K. et complètement incapables de prendre une décision voire de donner un sens à leur vie.

" Dans les quartiers, autour de moi, tout le monde rappait, scratchait, breakait, graffait. Je vivais dans un monde d'artistes. Mais l'art, c'est comme le foot, ils sont plus nombreux dans les tribunes que sur le terrain. Une minorité exécute les rêves d'une majorité, c'est une question d'équilibre, de yin, de yang et de balance commerciale. Ne survivent que les meilleurs.
C'est pour ça, moi, je n'ai jamais pratiqué la compétition.
Ou alors tout seul, dans ma propre catégorie. Le lancer de cacahuètes. Soixante-quatre cacahuètes de suite, sans en faire tomber une parterre. Direct dans la bouche." p.19

Mr K. est bel et bien la vraie star de ce roman. Même au pied du mur, alors que tout semble fini pour lui, il parvient toujours, tel un sauveur, à sortir une dernière carte de sa manche et à entraîner les autres avec lui.
Toute l'ambiance du roman baigne ainsi dans les retournements de situation, les coups de la dernière chance, les dettes et les règlements de compte façon Scarface.

" "Le show-biz est une valse à trois temps. On lèche, on lâche, on lynche." disait K.
Je l'écoutais, il parlait d'expérience, j'étais un novice. Il m'appelait "l'innocent", je rigolais.
"T'as raison, rigole bien, mais fais attention, parce que toi aussi un jour tu auras les mains couvertes de sang."
Parfois, il parlait aussi comme un vieux con. " p.77

Bien que j'ai aimé la structure de ce récit en ce qu'il nous présente un portrait vu sous différents angles ainsi que la description faite de ce milieu pourri que semble être l'industrie musicale, je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans cette histoire et suis restée complètement hermétique vis-à vis de ces personnages secondaires complètement mous.

Un roman que je n'irais pas jusqu'à déconseiller mais qui pour moi fut une lecture divertissante plutôt qu'absolument nécessaire.


D'autres avis : Diane - Aily - Thalia - Fée Bourbonnaise


Un grand MERCI à et aux Editions de m'avoir offert ce livre!

14 commentaires:

  1. Ben moi la couverture me déplait et ton billet ne m'incite pas à me forcer :)

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  2. Ouais ben non merci..; je préfère la littérature asiatique obscure ^^
    Au moins c'est élégant !

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  3. 1er temps : Mal réveillée, je croyaidsque qu'il portait des lunettes style science-fiction sur la couverture.

    2ème temps : je ton billet

    3ème temps : je regarde à nouveau la couverture : "Ah, ce ne sont pas des lunette mais des disques" .C'est moi qui ai besoin de changer mes lunettes.

    4ème temps : un livre qui ne me tente pas et me ferait plutêt même fuir !

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  4. je passe, la couv me met mal à l'aise et le contenu rien de plaisant:)

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  5. @Celsmoon : la couverture ne me plaisait pas non plus^^
    @Choco : mouais pour moi éventration et décapitation ne riment pas forcément avec élégance^^
    @ Clara : oui je vois ce que tu veux dire, des lunettes comme dans "La Mouche" ^^
    @ Esmeraldae : cette couverture ne fait décidément pas l'unanimité ;)

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  6. Je n'aime pas du tout la couverture non plus !
    Pas mon truc ce roman...

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  7. as tu toujours dans ta pAL jane EYRE ??
    pour une lecture commune avec moi ? ?
    Quand tu veux...

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  8. Oh, c'est quoi la vidéo? Oùtu as trouvé ça???

    Ils ont le rythme...ça fait peur !

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  9. @Marie : héhé^^
    C'est vrai qu'elle est "spéciale"...

    @Orchidée : J'ai lu "Jane Eyre" il y a quelques mois et c'est un livre que je te recommande vivement!!!

    @Clara : Merci Facebook^^
    On dirait un clip tourné en videoconference avec le son et l'image en différé ;)

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  10. Intéressant mais pas indispensable - bien - tant mieux! lol Ça me fait penser qu'il faudra que je lise Kiki de Montparnasse prochainement!

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  11. Pour le coup, tu te trompes ! Se faire hara kiri est le summum de l'élégance et de l'honneur pour un japonais de l'époque... C'est considéré comme une mort décente. Lui refuser ce droit était signe de déshonneur. Il était plus élégant de se faire seppuku que de se faire tuer par son ennemi.
    C'était surtout une façon de se repentir, d'expier ses fautes et de laver son honneur.
    Les japonais sont les rois de l'élégance donc ! je persiste et je signe !

    Choco, wiki ambulante ^^
    (tu m'as cherché :D)

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  12. Mouais, pas sûre que je le lise... Trop mitigé! Et trop de livres sur ma PAL aussi....... ;)

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  13. Je crois que j'ai donné avec "Slumberland" dans le genre musical !

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  14. @Choco : ça l'est sans doute pour les Japonais mais je ne pense pas qu'ici en Occident on ait la même définition de l'élégance^^

    @Marie-L : oui j'essaie aussi d'être plus difficile dans mes choix à l'avenir ;)

    @Manu : je ne me souviens plus très bien de ta critique, j'irai voir ce soir en rentrant ;)

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