10 août 2012

La vie - Régis de Sa Moreira


A paraître le 22 août prochain, "La vie" est le cinquième roman de l'écrivain français Régis de Sa Moreira, également auteur des romans "Pas de temps à perdre", "Zéro tués", "Mari et femme" et du très commenté "Le Libraire".

Reposant sur le concept selon lequel chacun d'entre nous est lié à quelqu'un qui se veut lui-même lié à quelqu'un, etc, "La vie" est un roman construit en cascade, chaque narrateur prononçant un court monologue, souvent sur le ton de la confession, pour exprimer un petit bout de vie avant de céder la parole à son mari/son chien/ sa fille/son psy/son ex/ses voisins,...

A noter que la figure de la blogueuse en prend un sacré coup :

"
Je l'ai su dès que je l'ai vue qu'elle ne tiendrait pas le rythme. Nous sommes des lectrices professionnelles, pas des ménagères romantiques.
Même les auteurs ont peur de nos invitations, ils préfèrent se cacher chez eux et envoyer leurs romans à ces connes de bloggeuses...

Si j'ai envie que le monde entier sache que mon plat préféré est le rôti de porc aux pruneaux, c'est mon droit, non ? Il faut bien s'occuper quand on n'a personne dans son lit..." p.13

Animaux, bébés, hommes et femmes de tous bords, défunts ou vivants, exerçant toutes sortes de professions, les êtres croisés au détour des pages partagent en quelques mots la lassitude au sein de leur couple, le souvenir nostalgique d'un amour de jeunesse, la solitude de toute une vie, l'envie d'aller voir ailleurs, le deuil, le récit d'une rencontre fortuite dans le métro, tous ces événements de la vie qui participent du quotidien.
Mises bout à bout, leurs solitudes se chevauchent, se répondent pour rendre compte d'une solitude commune.

" Ma femme m'appelait sa moitié. Ca me faisait froid dans le dos à chaque fois. Si j'étais sa moitié, comment elle fait pour vivre à présent ? Elle savait à peine cuire un oeuf...

J'ai appris depuis, rien de tel qu'un divorce pour vous secouer un peu. Je sais même faire les soufflés au fromage maintenant, c'est plus facile seule évidemment, personne n'arrive en retard pour le dîner. Presque tout est plus facile seule en fait, à part être seule.
Je commence tout juste à comprendre ce que ma mère essayait de me dire...

Hélas, l'expérience n'est pas communicable. Le pire pour moi c'était de mettre la table pour une personne, j'avais l'impression d'être une actrice dans un film mais que personne ne me filmait.
Le week-end j'allais au restaurant, au moins il y avait des figurants..." p.21

Si j'étais au départ séduite par le concept de ce roman, je me suis assez vite lassée sur la longueur.
Peut-être n'aurait-ce pas été le cas dans le cadre d'une nouvelle. Mais bâtir tout un roman sur ce seul concept était selon moi une entreprise un peu trop mince.
J'ai déploré que tous les personnages s'expriment tour à tour d'une même voix et que l'écriture de l'auteur ne parvienne pas vraiment à retenir mon attention.
Comme ce fut le cas pour "Tu n'es pas seul(e) à être seul(e)" ou encore "La Patience des buffles sous la pluie" sur le même thème, il m'est arrivé de trouver quelques bonnes idées, de sourire à certaines réflexions dans lesquelles je me reconnaissais mais je garderai toutefois comme souvenir de ce roman celui d'une lecture globalement fade, vite lue et oubliée, qui selon moi ne vaut pas les 15 euros demandés...

J'espère être davantage conquise par "Le Libraire" qui se trouve dans ma PAL depuis un bon moment.
Je remercie néanmoins de m'avoir offert ce livre à l'occasion d'une opération Masse Critique spéciale.

PS : ce livre peut voyager si vous le souhaitez et pour autant que je vous connaisse un minimum.
J'avais pensé à créer éventuellement une chaîne de livres spéciale rentrée littéraire afin que nous puissions faire tourner nos acquisitions mais je n'ai malheureusement pas le temps de m'en charger.
Ceci dit, l'idée est lancée, avis aux amateurs qui souhaiteraient tenter l'aventure ;)


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17 commentaires:

  1. Bon, Le libraire est aussi dans ma PAL
    Ta proposition : bah, pas le temps, et surtout pas vraiment de bouquin à faire tourner..;

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    1. Ou plutôt : pas encore de bouquins à faire tourner ? ^^

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    2. Un pour l'instant, pas encore paru, mais d'un auteur que je "suis" depuis longtemps.
      Une chaine est une bonne idée, à condition que les livres tournent vite, car après trois mois, cela manque de fraicheur, et se trouve en bibli, après 6 ou 8 mois, c'est en poche.

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  2. C'est vrai que l'idée est tentante...
    Concernant la citation sur les blogueuses, elle me fait penser aux critiques que les hommes avaient tendance à proférer concernant les femmes qui lisaient, on est donc toujours dans les mêmes clichés de la pauv' fille mal b... ! c'est bien dommage !

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    1. Oui c'est sans doute une caricature mais il n'empêche que l'idée est là...

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  3. Oui, bof, je me disais aussi que c'était bien mince. Je me contenterais aussi du libraire, dans ma PAL depuis une éternité, comme pour toi.

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    1. Je pense l'en sortir bientôt, histoire de me dire : " bon ça c'est fait" ^^

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  4. c'est le type de livre qui ne m'attire vraiment pas :-/

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  5. ça a l'air un peu agressif, dis donc. Passons sur le qualificatif attribué aux blogueuse (d'ailleurs, il faudrait peut-être se mettre d'accord sur l'orthographe, un jour), mais cette femme déprimée me fait penser à deux romans de la rentrée littéraire que je viens de lire. Sur trois romans lus, deux traitent de déprime : la crise des 40 ans, et celle des 50. Je croyais que ce thème avait été épuisé il y a une dizaine d'années, mais apparemment, ce n'était pas le cas !

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    1. Agressif non, seulement l'extrait sur les blogueuses (c'est vrai que l'on s'y perd avec toutes ces orthographes !). Le spleen lié à la solitude est un thème récurrent j'ai l'impression, surtout à notre époque où l'individualisme est si exacerbé. Mais a-t-on forcément envie de croiser ce thème dans chaque lecture ? ;)

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    2. En effet, j'ai l'impression que la majorité des livres de la rentrée littéraires traitent de sujets déprimants (le viol, la solitude, le suicide, la désillusion, ...) Un peu de fantaisie que diable, sinon on va tous finir défaitistes avant décembre ;)

      (Le "connes de blogueuse" me rend l'auteur antipathique d'emblée, je ne le lirai pas, na.)

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  6. J'avais envie de le lire, ayant lu déjà tous ses autres titres auparavant, mais je crains un peu au vu de ce que tu en dis dans ton billet. "Mari et Femme", son dernier, était moins bon. J'ai adoré "le libraire" par contre !!

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  7. Oui, nous avons visiblement le même avis! Bon, d'ici un an, il y aura bien quelques pépites pour la rentrée littéraire, et d'autres livres qui nous repousseront encore plus! Bonne soirée!

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  8. Pour ma part, c'est surtout l'idée de roman en cascade qui m'interpelle. J'ai bien envie de le découvrir malgré ton avis, histoire de me faire ma propre opinion... Est-il toujours dispo pour voyager?

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