5 avril 2013

Ecrivain (en 10 leçons) - Philippe Ségur


Publié en 2007, "Ecrivain (en 10 leçons)" est un roman de l'écrivain français Philippe Ségur, notamment auteur de "Métaphysique du chien", "Autoportrait à l'ouvre-boîte" ou plus récemment de "Le rêve de l'homme lucide".

Phil Dechine se voit comme un super-héros manqué. Arrivé à la trentaine, il se lève à l'aube et s'attèle à la rédaction de son premier roman, non sans mal puisque le téléphone n'arrête pas de sonner et que sa femme lui reproche son oisiveté.
Une fois son roman terminé, il accumule les lettres de refus sans toutefois se laisser démonter. Après tout, beaucoup d'auteurs n'ont bénéficié que d'une notoriété tardive.
Son obstination finit par payer au bout d'un an, lorsqu'un éditeur consent enfin à le publier.
Commencent alors les rencontres avec les lecteurs et les critiques, les émissions télé, les salons littéraires et miracle...voilà que "Métaphysique du dog" décroche le prix Mirabeau des vétérinaires.

" L'écran de télévision ? Une ligne de démarcation entre deux maladies psychiatriques. Devant, vous êtes voyeur, derrière, vous êtes exhibitionniste. L'intérêt de publier un livre est généralement de vous guérir de la première pathologie en vous faisant contracter la seconde." p.123

C'est plus fort que moi, dès qu'il est question d'un personnage d'écrivain dans un livre, je ne peux m'empêcher de me procurer le titre en question.
Bon, ne tournons-pas autour du pot, j'ai détesté ce roman.
Si Phil est assurément un grand rêveur, il est aussi un homme fantasque, égocentrique, irresponsable et complètement mégalo.
Tout au long de ce roman, j'ai plaint sa femme d'avoir à supporter au quotidien ce guignol et à se coltiner toutes les corvées pour ne pas sacrifier au "génie" de son mari lequel, comme par un heureux hasard, est aussi un grand paranoïaque du téléphone (bien commode pour ne pas en toucher une).
Rien ne l'arrête, pas même les critiques, puisque de toute façon il ne cesse de ré-interpréter la réalité à son avantage.

" Ma chérie, je m'écriais. Tu ne comprends pas ce que ça signifie ? Gallimard m'a écrit ! Et pas n'importe qui, pas le portier, pas un vulgaire secrétariat ! Le secrétariat littéraire !
- Sans doute, mais ils ne veulent pas de ton livre.
- Mais ça ne fait rien, ça. C'est pas grave. Puisqu'ils m'ont écrit. Gallimard, tu ne te rends pas compte ! L'éditeur de George-Patrick Stendhal ! L'auteur de La Saga des escogriffes ! Tu ne te rends pas compte !
- Je me rends compte qu'ils ne te publieront pas.
- Mais c'est seulement une question de ligne éditoriale ! Regarde, c'est marqué là ! Ce n'est qu'une divergence momentanée ! Tu n'imagines pas la portée de la chose ! Il suffit que demain, ils changent de ligne éditoriale et c'est bon ! " p.57
Phil Dechine, c'est un peu le Frank Dubosc de la littérature, un type insupportablement bidon (Souchon m'a accompagnée durant près de deux heures) qui parce qu'il a réussi à torcher un roman de 85 pages, s'y croit et prend des attitudes en enchaînant les running gags.
Alors bien sûr, ce roman nous renvoie à quelques vérités sur le milieu de l'édition (hypocrisie ambiante, superficialité, ennui des auteurs méconnus durant les salons) mais rien de neuf sous le soleil.
Je n'ai pas senti l'auto-dérision entre les lignes, plutôt l'humour lourd de l'auteur, qui loin de rendre son personnage drôle et attachant en fait l'incarnation de l'insupportable (mais peut-être était-ce le but ?).


7 commentaires:

  1. je l'ai lu et je ne'en garde aucun souvenir..

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  2. Oh moi je l'adore ce roman, il me fait rire à chaque lecture, je suis cliente de la lourdinguerie ;o)))

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  3. Dis donc, si l'auteur passe par ici... ;)
    "Le Frank Dubosc de la littérature", l'expression me fait mourir de rire, mais ne m'encourage pas à le lire! Je passe!

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  4. Au moins, ton avis est clair...mais ne donne pas envie de découvrir ce "bijou" de la littérature :-)

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  5. Déjà pas tentée par les récits d'écrivains parlant de leurs métiers, mais alors là....

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  6. Comme toi, toujours tentée par les personnages écrivains ou qui essaient de le devenir mais celui-ci, je vais l'oublier. Si j'aime la première citation, la seconde me décourage!

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  7. Le titre me tentait, mais je pense que je vais m'abstenir du coup !

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