6 avril 2010

Mon cher frère - Hakan Bravinger


"Mon cher frère" est le premier roman du suédois Hakan Bravinger, éditeur et auteur de deux recueils de poésie.
"Mon cher frère" est une saga familiale centrée autour des deux frères Bjerre qui se vouent l'un à l'autre une haine sans demi-mesure. Nous sommes en 1913, époque à laquelle la psychanalyse n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements.
Andreas, criminologue de son état et éternel angoissé, tente tant bien que mal de finir son livre composé d'entretiens avec des prisonniers condamnés à purger de lourdes peines contrairement à son frère Paul, psychanalyste émérite, qui semble réussir tout ce qu'il entreprend.
Autour de ces deux hommes gravitent deux femmes, Madeleine et Gunhild, qui tenteront tant bien que mal de réconcilier les deux frères. Y parviendront-elles à force de persuasion et d'amour?

Lorsque j'ai aperçu ce livre dans les partenariats proposés par Livraddict, je me réjouissais à l'idée de découvrir l'histoire de ces deux frères, d'autant plus que le quatrième de couverture signalait qu'il s'agissait d'un roman épistolaire, genre dont je suis particulièrement férue.
En effet, le récit se voit jalonné de documents et de lettres qui viennent appuyer les faits relatés et donnent au roman un aspect "authentique".
Comme l'indique mon résumé, nous voici donc en présence de deux frères littéralement rongés par une haine viscérale. Aussi, si l'on ne devait assigner à ce roman qu'un seul et unique but, ce serait celui d'expliquer au lecteur les raisons ayant amené les deux frères à construire leurs vies sur base de scissions familiales.
Le roman débute en 1925 par l'annonce du décès d'Andreas Bjerre et de sa femme Madeleine et remonte progressivement le fil du temps à partir de 1913 pour refermer la boucle en 1925.

Comme il est de mise dans bon nombre de familles, les parents Bjerre ont à la fois accouché d'un fils "parfait", s'illustrant brillamment à la fois dans sa carrière et dans son mariage et d'un autre, canard boîteux qui a du mal à démarrer sa vie du bon pied.
Au fur et à mesure du récit, le lecteur se rend compte que papa et maman ont chacun leur préférence, ce qui n'est pas sans causer des frustrations aux deux fistons.
N'ayant heureusement jamais connu de tels emportements avec mon propre frère, j'ai eu du mal à réellement rentrer dans cette histoire. Bien que j'ai pu en saisir les raisons, je ne m'imagine toujours pas comment il est possible d'y consacrer (et d'y gâcher) toute sa vie, de s'acharner de la sorte sous le couvert de liens de sang.
On ne peut qu'être chagriné de constater que ce sont bien souvent les proches (parents, enfants, épouses) qui en pâtissent le plus comme c'est le cas dans ce récit.
Mais jusque là, tout va bien. Il me faut reconnaître que les sentiments des deux frères sont transcrits avec justesse et permettent parfaitement au lecteur de mesurer toute la complexité qui sied aux relations fraternelles conflictuelles.

Mais, car il y en a un (aie aie aie pas frapper Mr Bravinger, je ne parle pas le suédois).
Bien que la haine opposant les frères Bjerre soit le sujet principal de ce roman, je m'étais attendue à ce que leurs professions respectives soient davantage explorées par l'auteur.
Hormis la célèbre conférence de 1913 à laquelle se distingue Paul Bjerre, les trop brèves incursions de Lou Salomé et de la bande à Sigmund et l'entretien d'un tueur mené par Andreas (et dont la mort par pendaison sera présentée comme un échec supplémentaire pour le Bjerre maudit), je n'ai pas trouvé de réelles pistes quant aux travaux des frères Bjerre.

Ce roman s'avère donc une déception partielle (par rapport à l'idée que je m'en faisais au départ je précise).
Un profond récit sur l'hérédité, les relations familiales toxiques mais à mon sens trop anecdotique que pour contenter les amateurs de psychologie.

" Gunhild a fini par me rejeter, c'était inévitable. Mes tentatives de réconciliation n'ont mené, selon toi, qu'à davantage de reproches et d'aigreurs. J'étais un croisement d'agitateur et de bourgeois, tu as toujours eu du mal à le comprendre : l'agitateur qui était en moi voulait détruire tout ce que le bourgeois s'efforçait de construire.
La partie a été beaucoup plus facile pour toi. Tes recherches, tes travaux ont toujours été au service de ton amour de l'humanité. Pour toi, l'homme est une créature admirable, qui mérite la considération. Tu as toujours estimé que moi, j'avais choisi au contraire de m'en moquer." p.203

D'autres avis : Clara - Jostein



Un grand MERCI à et aux éditions de m'avoir offert ce livre !

10 commentaires:

  1. Mouais même si la relation entre les frères me semble intéressante, je passe mon tour, pas assez de sous pour tenter quelque chose comme ça ...

    (qui sait peut-être que l'auteur parle français et lit tout ce qu'on dit sur lui =p)

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  2. Tu n'es pas assez emballée pour que je le note, il y a en trop dans la même veine.

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  3. Pour moi aussi , ca n'a pas été un coup de coeur...

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  4. Merci Cynthia pour ta participation, je mets le lien sur le C1R... de suite, bonne journée

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  5. Il est dans ma PAL, j'espère que je l'apprécierai!

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  6. @Matilda : comme le dit Aifelle, il y en a d'autres sur le même sujet ;)

    @Aifelle : même si je l'ai trouvé intéressant, il n'était effectivement pas un coup de coeur

    @Clara : je serais curieuse de lire d'autres avis pour voir si la déception a trait aux mêmes points

    @Pascale : de rien ;)

    @Pimprenelle : ah un nouvel avis bientôt, je serais curieuse de le lire !

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  7. Il ne me tentait déjà pas vraiment parmi les propositions de partenariats. Ca n'a pas changé ;-)

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  8. Je passe ! Chouette, j'aime bien quand ça m'arrive !

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  9. Malgré tes réticences concernant une partie du roman, celui-ci me tente bien, par contre ... J'aime bien les romans épistolaires et les histoires de familles en général qui cachent toujours des secrets et non-dits !

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  10. Tiens, de mon côté, j'ai eu l'odeur des pommes chez le même éditeur. Pas encore lu.
    ça n'a rien à voir avec ton billet, c'est juste histoire de parler ^^

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