"Mourir, la belle affaire" est le premier roman traduit en français l'an passé de l'écrivain équatorien Alfredo Noriega.
Un accident de voiture. Un délit de fuite. Maria del Carmen est l'unique survivante. Et voilà que deux ans après les faits, celle-ci est retrouvée morte, probablement des suites d'un suicide.
L'inspecteur Heriberto Gonzaga se rappelle sa promesse faite à la jeune femme de retrouver les coupables.
Ses recherches le mènent à l'architecte Ortiz qui trempe dans un milieu pas très recommandable...
"Mourir, la belle affaire", un titre vraisemblablement emprunté à la chanson "Vieillir" de Jacques Brel ("Mourir, cela n'est rien. Mourir la belle affaire !"), et de circonstance pour ce roman étant donné que la mort y joue un rôle prédominant.
Jamais à l'abri d'une catastrophe naturelle, Quito est par ailleurs connue pour ses règlements de comptes, ses automobilistes maladroits et ses nombreuses églises ("une ville née pour prier").
Perdu au milieu de cette capitale toujours en mouvement, Arturo Fernandez, médecin légiste qui se qualifie lui-même de "filtre à douleur", accueille avec fatalisme un défilé de morts (in) directement liés à l'affaire qui occupe l'inspecteur Gonzaga.
En plus de partager les fréquents états d'âme auxquels l'expose son métier, il succède régulièrement à un narrateur omniscient pour dresser la chronique désenchantée de cette ville tout sauf paisible.
Nul doute que derrière ce témoin au sentimentalisme amer voire cynique se cache l'auteur lui-même.
Sans avoir été totalement déçue par ce roman, je dois reconnaître que je m'attendais à une intrigue plus consistante.
Or il semblerait que l'affaire traitée par l'inspecteur Gonzaga soit avant tout le prétexte à la peinture d'une galerie de personnages cheminant vers un destin inéluctable, comme engloutis par une ville dangereusement capricieuse.
Un roman noir qui ne plaira sans doute pas à tout le monde - particulièrement aux amateurs de romans à l'intrigue bien ficelée - mais dont, pour ma part, j'ai apprécié l'ambiance sombre liée au décor.
Merci à Babelio et aux éditions Ombres Noires de m'avoir envoyé ce roman
L'avis de Sandrine