En librairie depuis le 18 septembre, "Au bal de la chance" est une réédition réalisée à l'occasion des 50 ans de la mort d'Edith Piaf, ce 11 octobre.
Parue pour la première fois en 1958, l'édition s'est vue augmentée d'une préface signée par Jean Cocteau, d'une postface, de plusieurs témoignages de proches de la chanteuse, ainsi que de deux cd's contenant les enregistrements de ses chansons à l'Olympia entre 1955 et 1963.
Edith Piaf revient sur ses débuts, dans la rue, en 1935, avant que Louis Leplée, directeur du Gerny's, ne la remarque et l'engage dans son cabaret où elle devient alors "La môme Piaf".
En lisant "Au bal de la chance", on se rend compte à quel point la vie de Piaf fut marquée par une série de rencontres dont elle se souvient, non sans émotion.
Ainsi en va-t-il de Marguerite Monnot - meilleure amie et parolière -, Raymond Asso - qui lui offre "Mon légionnaire" et lui décroche son premier contrat de music-hall -, Michel Emer - auteur de "L'accordéonniste", Yves Montand - qu'elle contribuera à faire connaître -, Les Compagnons de la chanson - avec lesquels elle interprétera notamment "Les Trois Cloches"-, Marlene Dietrich - précieuse amie-, Jacques Pills - son premier mari-, Jean Cocteau - qui lui écrira la pièce "Le Bel Indifférent", mais aussi Charlie Chaplin, la princesse Elizabeth d'Angleterre, le général Eisenhower ou encore Sacha Guitry.
Elle retrace également sa conquête de l'Amérique ainsi que du public grec qui la surnommait "la chanteuse de poche".
C'est la deuxième fois que je lis un ouvrage consacré à Edith Piaf et la deuxième fois que je m'en mords les doigts.
"Mon amour bleu", qui exposait sa correspondance désespérée avec le cycliste Louis Gérardin, m'avait plutôt agacée et mise mal à l'aise de par son contenu "trop intime" et je m'étais jurée de ne plus rien lire d'aussi personnel la concernant.
"Au bal de la chance" n'évoque quasiment pas les hommes qui ont traversé sa vie (c'est à peine si Marcel Cerdan est cité), ce qui m'a franchement étonnée compte tenu de l'importance de l'amour dans la vie de Piaf mais aussi soulagée pour la raison évoquée plus haut.
Je préfère généralement les autobiographies aux biographies (bien souvent subjectives de par les interprétations de leur auteur). Lorsque j'ai eu vent de la réédition de "Au bal de la chance", j'ignorais alors qu'il s'agissait plutôt d'une compilation d'entretiens avec un journaliste, certes validée par Edith Piaf de son vivant mais pas écrite de sa main comme le laisse penser la narration à la première personne.
Première déception donc.
Ma deuxième déception est allée aux notes de bas de page et à la postface qui semblent prendre plaisir à reprendre "l'auteure" dans sa narration en relevant ses petits mensonges, incohérences et contradictions.
Rien de bien scandaleux mais pourtant de petites révélations qui ont suffi à entacher la sincérité que je prêtais par défaut à Edith Piaf. Comment dès lors dissocier le vrai des petits arrangements mis au service du mythe et corroborés par la principale intéressée ?
Ce qui m'a donc amenée à m'interroger quant au but de cet ouvrage censé lui rendre hommage à l'occasion de l'anniversaire des 50 ans de sa mort.
Curieux hommage tout de même...
En écoutant les deux magnifiques cd's présents dans cette édition (charme des grésillements, impression d'assister à un concert d'époque), je me suis dit qu'il valait mieux à l'avenir me contenter des airs de la chanteuse et laisser la vie de la femme de côté.
Je remercie l'agence LP Conseils et les éditions de m'avoir envoyé ce livre.
Dommage en effet de choisir la forme des entretiens qui implique une certaine complicité et d'ensuite "rapporter" tous les petits mensonges ou arrangements de Piaf. J'hésite toujours moi aussi à lire ces autobiographies de grands personnages. On tombe souvent soit dans l'idolâtrie aveugle, soit dans le désir marqué de chercher la faille et de creuser bien profond autour...
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