13 octobre 2009

Mordre au travers - Virginie Despentes



" Mordre au travers" est un recueil de 11 nouvelles rédigées entre 1994 et 1999 et qui sont toutes très mais alors vraiment très trash!
1) Je te veux pour moi : un étranglement pour cause d'adultère
2) Domina : un passage à tabac pour quelques clopinettes
3) Sale grosse truie : une automutilation d'obèse mal-aimée
4) Balade : une femme sans le sou se fait avoir contre un "service"
5) Lâcher l'affaire : un suicide post-coïtal
6) A terme : un accouchement dérivant en infanticide (je n'ai jamais lu d'histoire aussi horrible, jamais)
7) Comme une bombe : un plan sadomaso à trois et en famille s'il vous plaît!
8) L'ange est à ses côtés : un avortement suivi du meurtre de l'amant
9) Blue Eyed Devil : un acte kamikaze qui aurait pu être évité (la plus soft de toutes je dirais...)
10) Fils à papa : un viol avec mutilations toujours suivi d'un meurtre
11) Des poils sur moi : un meurtre commis par une femme loup-garou (publiée dans le journal d'entreprise de "Veet" je suppose...)

Je ne connaissais Virginie Despentes qu'à travers les adaptations cinématographiques de "Les jolies choses" (que j'avais aimé juste pour Marion Cotillard) et de "Baise-moi" (détesté) et c'est un peu par hasard et parce que je ne trouvais pas mon choix initial ("King Kong Théorie") que je me suis procurée ce recueil.
Bon, je vais faire comme l'auteure et y aller cash. Dans ces nouvelles, les femmes sont toutes des putes et les hommes tous des pervers.
Tous les personnages sont faibles, ont une sensibilité à ras de la ceinture et ne s'expriment qu'à travers le sexe dans un vocabulaire réduit à 10 mots tout au plus (con-cul-bite-chatte, j'en passe et des meilleures).
Les histoires sont à ce point choquantes dans le fond comme dans la forme que le lecteur ressent à chaque ligne le malaise de participer en quelque sorte à cet étalage dérangeant de malsanité à l'excès.
Une surenchère de violence gratuite, extrême, insoutenable, dépeinte dans une écriture unisexe et sans demi-mesure. D'autant plus déconcertante venant d'une femme.
" Cet ouvrage contient des passages susceptibles de heurter la sensibilité de certains lecteurs".
Et Librio d'ajouter "La Femme humaine...Trop humaine?". C'est une blague?
Bon si c'est ça la réalité, alors je retourne dans ma petite maison dans la prairie, au moins on n'y fait pas de cauchemars...

Des extraits sont-ils bien nécessaires...?

12 octobre 2009

Le dernier jour d'un condamné - Victor Hugo


" Le dernier jour d'un condamné" est le journal d'un homme condamné à la peine capitale pour avoir fait couler le sang. Son identité ainsi que la description de son crime ne sont pas dévoilés.
Le journal se décline en 47 chapitres inégaux qui constituent le long monologue intérieur de cet homme à qui il ne restait que 6 semaines à vivre avant la décapitation par guillotine.
La description des lieux (le Bicêtre, la Conciergerie, l'Hôtel de ville), des rencontres avec des personnages souvent maladroitement cruels (le gêolier, l'aumonier, l'huissier, le bourreau), des réactions poignantes d'une enfant et d'une foule implacable mais aussi de la mise au fer et des rudes conditions de détention des prisonniers permettent de rendre compte de toute l'angoisse ressentie à l'attente d'une mort certaine.

Victor Hugo n'a jamais caché son opposition à la peine de mort qu'il assimilait à de la barbarie et, en choisissant de ne donner ni l'identité ni le récit du crime de ce condamné, l'auteur dédie ce roman à tous ces accusés dont le crime sera sanctionné par une sentence fatale.
Le "héros" est dépeint comme un homme presque ordinaire, ni foncièrement bête ni d'une grande intelligence, qui nous emmène dans les coins sombres de sa prison et de son esprit, faisant de nous lecteurs les spectateurs de chaque instant précédant son exécution.
Un homme qui suscite un certain attachement de par ses réactions d'une touchante simplicité mais à qui le manque de repentir fait également défaut.
Serait-ce en raison d'une (trop) courte période d'emprisonnement que le condamné ne fait qu'appréhender sa propre mort au lieu d'évoquer avec regret celle de sa victime ou la culpabilité serait-elle plutôt, comme il le dit, un sentiment précédant la condamnation?
A moins de connaître pareille situation, il est sans doute impossible de pouvoir répondre à cette question.
En revanche, "Le Dernier jour du condamné" invite chacun de nous à réfléchir à la question de la légitimité de la peine de mort, pratique abolie dans quasiment toute l'Europe mais qui reste encore de mise aux USA ainsi que dans la plupart des pays d'Afrique et d'Asie.

Extraits :

" Condamné à mort! dit la foule; et, tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas d'un édifice qui se démolit. Moi, je marchais, ivre et stupéfait. Une révolution venait de se faire en moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer, palpiter, vivre dans le même milieu que les autres hommes; maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi. " p.13

" Les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis." p.14

" Une fois rivé à cette chaîne, on est plus qu'une fraction de ce tout hideux qu'on appelle le cordon, et qui se meut comme un seul homme. L'intelligence doit abdiquer, le carcan du bagne la condamne à mort; et quant à l'animal lui-même, il ne doit plus avoir de besoins et d'appétits qu'à heures fixes." p.36

" Non, folie! Plus d'espérance! Le pourvoi, c'est une corde qui vous tient suspendu au-dessus de l'abîme, et qu'on entend craquer à chaque instant, jusqu'à ce qu'elle se casse. C'est comme si le couteau de la guillotine mettait six semaines à tomber." p.38

" Ils disent que ce n'est rien, qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée. Eh! qu'est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour? Qu'est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s'écoule si lentement et si vite? Qu'est-ce que cette échelle de torture qui aboutit à l'échafaud?
Apparemment ce n'est pas là souffrir." p.77


Pour la version écrite du texte intégral : ici
Pour la version audio :


10 octobre 2009

La femme gauchère - Peter Handke


Marianne et Bruno sont mariés depuis une dizaine d'années et ont un fils, Stéphane.
Un jour, sous le coup d'une lubie, Marianne demande à son mari de quitter le domicile conjugal et recontacte son ancien éditeur afin de reprendre son travail de traductrice.
Commence alors pour Marianne une nouvelle vie qui passe par la découverte et l'apprentissage de la solitude.

Un roman très court où il ne se passe pas grand chose. Des personnages volontairement creux et impersonnels qui se frôlent sans se toucher. Bruno est le seul appelé par son prénom.
Marianne est quant à elle "la femme" et Stéphane, même au travers des discussions de couple reste "l'enfant".
S'ajoute un style horriblement lourd qui ne saurait être entièrement imputable à une mauvaise traduction. Une poubelle se dit " boîte à ordures", un lave-vaisselle est appelé "machine à laver la vaisselle".
Je m'arrête là et vous laisse juger par vous-même :

" Tu n'imagines pas tout ce qu'il y a de choses paradisiaques possibles entre femmes." p.25

" Franziska pense que tu ne sais pas ce que tu fais. Elle dit que tu n'as pas conscience des conditions historiques de ta manière d'agir." p.32

" La femme revint, elle resta debout devant lui. Il leva les yeux vers elle. Elle lui posa la main sur le front; puis s'assit en face de lui. Elle avait mis sa main sur la table, il la prit et la baisa. Ils se turent longtemps." p.46

J'ai gardé la meilleure pour la fin :

" L'éditeur demanda lentement : "C'était lequel votre verre?"
Elle le montra et il le prit : "J'aimerais maintenant boire dans votre verre, Marianne." Puis il renifla ses cheveux : "Ca me plaît que vos cheveux ne sentent que le cheveu. Ce n'est pas une odeur, cela devient aussitôt un sentiment. Et comme vous marchez, cela me plaît aussi; ce n'est pas une façon particulière de marcher comme d'habitude chez les femmes. Vous marchez, tout simplement, et ça c'est beau." p.44


Inutile d'ajouter que je n'ai absolument pas aimé ce roman...

7 octobre 2009

Cathy's book - Stewart/Weisman/Brigg


Cathy Vickers a 17 ans et vit seule avec sa mère, une infirmière de nuit devenue alcoolique suite à la mort de son mari quelques mois plus tôt.
Cette année n'est guère facile pour Cathy, d'autant que son petit ami Victor vient de la plaquer et que Cathy se réveille le lendemain avec une trace de piqûre sur le bras.
Pourquoi Victor l'aurait-il droguée? Cathy décide de mener l'enquête, malgré les avertissements de sa meilleure amie Emma (un sosie d'Hermione Granger).
Violation de domicile, fouilles dans un laboratoire scientifique, filature : Cathy est prête à tout pour découvrir le secret de Victor...

" Cathy's book" est un livre qui éveille incontestablement la curiosité, ne serait-ce que par son format particulier.
Non seulement il s'agit d'un journal intime d'ado, un vrai de vrai, avec un élastique (j'aurais mis un cadenas avec clé mais c'est un détail), des dessins, des râtures, des commentaires et des extraits de conversations msn, mais le journal renferme également dans une pochette tous les indices récoltés par Emma durant son enquête (coupures de journaux, photo déchirée, numéros de téléphone, adresses internet, actes de mariage/décès/naissance,...)


Jusque là, rien à redire. J'ai toujours cru à l'attrait des "livres gadgets", surtout pour les jeunes, et n'en démordrai pas.
Bon point également concernant le style d'écriture et les réactions des personnages bien que parfois caricaturés à l'extrême (Cathy qui se demande quoi mettre pour partir enquêter ou qui examine la coupe du tailleur de son ennemie alors que celle-ci a dégainé un pistolet).

En revanche, je m'interroge quant à la véritable utilité des indices qui nous sont donnés et je ne pense pas me tromper en affirmant qu'on peut très bien s'en passer pour suivre l'enquête.
Je pensais que ces indices permettraient une immersion dans l'histoire, de manière interactive. Je suis restée sur ma faim.
S'agissant de l'intrigue, même si le dénouement ne m'est pas apparu clairement au début, je tenais déjà le bon bout dès la page 30, ce qui est dommage étant donné que le journal en fait 190...Intrigue assez sommaire au demeurant.
Je ne vais pas spoiler la fin (que j'ai trouvée plutôt nulle) mais je demande à ceux qui l'ont déjà lu de m'expliquer comment il est possible de papoter autant durant une scène de combat(?)

J'attendais sans doute un peu trop de ce livre mais j'ai beau me dire qu'il est avant tout destiné aux ados, je pense que j'aurais fait les mêmes remarques si je l'avais lu il y a 10 ans.
" Cathy's book" est un livre ludique mais ne vous attendez pas à une véritable intrigue policière.
J'espère que les concepteurs auront davantage planché sur l'histoire pour la suite, "Cathy's key", dont la version française sortira le 13 novembre (un 3ème volume étant déjà en préparation).



Extrait :

" J'avais suffisamment testé les expériences culinaires d'Emma pour craindre le pire.
- Décortiquer des crevettes avec un épluche-patate, c'est pas évident, a-t-elle repris. J'ai essayé, mais au bout d'un moment il y a des petits bouts de carapace qui giclent partout. Sans parler des pattes qui sautent dans tous les sens comme des mini-sauterelles. Une horreur!
J'ai observé de plus près les paillettes qu'elle avait dans les cheveux.
OMD.
L'amitié, c'est comme le mariage : on reste uni dans la richesse et dans la pauvreté, pour le meilleur et pour le pire.
Si on est pas capable de se sacrifier en cas de coup dur, quel genre d'ami est-on?
Réprimant mon dégoût face à toutes ces rognures de crevettes qui lui décoraient la tête, j'ai dit :
- T'inquiète, j'ai un peigne." p.128


D'autres avis : Vilaine Fifi - Mirianne a lu - Mon coin lecture

4 octobre 2009

La rafale des tambours - Carol Ann Lee


J'établis souvent des comparaisons, des liens, des ressemblances entre les choses ou les gens et bien souvent, on a tendance à me signifier d'un rire moqueur que je suis décidément encore une fois à côté de la plaque.
Mais je maintiens que de temps en temps quand même je ne vise pas trop mal, par exemple quand je dis que Greg Grunberg (aka Matt Parkman de "Heroes") est un Keanu Reeves accro aux donuts :

















Bref. Mais où veut-elle en venir et quel est le rapport avec ce roman historique de Carol Ann Lee?
Je m'explique. La première impression qui m'ait traversé l'esprit en découvrant "La rafale des tambours" est cette triple similitude avec le film "Pearl Harbor"(oui oui celui avec le séduisant Josh Hartnett et le beaucoup-moins-séduisant-je-trouve Ben Affleck), tous deux traitant des mêmes sujets : la guerre et le trio amoureux.
Deux amis aiment la même femme mais, manque de bol, elle a rencontré l'un des deux en premier et l'a épousé.
Cela l'empêche-t-elle de renoncer à l'autre pour autant? Non, évidemment!

Seconde similitude : la femme dont il est question dans cette histoire est infirmière (Oui oui comme Kate Beckinsale, en même temps il n'y avait pas 36 000 options pour les femmes durant les guerres, infirmières ou fabricantes d'armes).

Troisième similitude : l'un des deux hommes va mourir.
Bon, la comparaison s'arrête là et c'est heureusement tout à la faveur du livre.

" La rafale des tambours" se déroule durant la première guerre mondiale et nous emmène au coeur des tranchées.
Mais le récit commence par la fin, à Londres, le 10 novembre 1920 alors que la guerre est achevée depuis deux ans et que le corps du soldat inconnu est acheminé par 12 hommes vers l'abbaye de Westminster.
Un soldat inconnu? Oui, pour les milliers de personnes présentes lors de la cérémonie mais pas pour Alex Dyer, un correspondant de guerre ayant fait des pieds et des mains pour intégrer le Comité de Sélection chargé de choisir le corps de celui qui incarnera à lui seul les milliers de soldats disparus au combat.
Alex leur devait bien cela à Ted et à Clare...
4 mois plus tôt, à Ypres, Alex rencontrait Daniel Lombardi, un ancien soldat reconverti en jardinier chargé avec 400 autres hommes de créer quelques 700 cimetières en France et en Belgique afin d'y accueillir les sépultures de toutes les victimes de la Grande Guerre.
Les deux hommes se lient d'amitié à tel point qu'Alex parvient à se confier quant aux souvenirs de ces dernières années.

" Muet et songeur, Lombardi écoute le journaliste tourner les pages de son carnet; tantôt il lit, tantôt il se souvient." p.196

Au fil des discussions entre les deux hommes et de la lecture d'extraits de son journal, Alex revient sur les affres de la guerre, sur l'amitié fraternelle qui l'unit à Ted devenu soldat au front et sur son aventure avec l'épouse de Ted, Clare, une infirmière officiant dans les trains-hôpitaux puis dans un centre de reconstruction faciale.

" La rafale des tambours" est un roman traduit de l'anglais et pourtant l'écriture est si limpide et si juste que l'on pourrait penser que le français fut sa première langue d'écriture.
Le récit a ceci d'original qu'il nous présente de la première guerre mondiale 3 facettes à la fois différentes et intimement liées, à l'image des 3 personnages centraux.
Alex est correspondant de guerre et lutte contre la censure journalistique entourant les récits des conflits armés. Ted est soldat et se bat en première ligne pour défendre son pays, son portrait servant de prétexte à la description de la dureté des combats et à leur impact psychologique.
Clare est infirmière et tente au mieux de panser les plaies mais aussi de soulager les angoisses de ces héros et victimes de guerre.
Grosse différence par rapport à "Pearl Harbor" (elle s'accroche à son idée la ptite) : l'histoire d'amour ne prend pas toute la place.
L'auteure est ainsi parvenue à équilibrer parfaitement les deux sujets, bien que ceux-ci s'entremêlent, et à romancer "juste ce qu'il faut".
Le récit se veut richement documenté sans toutefois verser dans le documentaire ennuyeux (ce que j'appréhendais), émouvant et dur sans tomber dans les ficelles du mélodrame.
En un mot : MAGNIFIQUE (et très justement en lice pour le Prix Femina).

Extraits :

" Si, pour un homme, le passé est plus tangible que le présent, est-ce encore le passé? Quand le présent ne veut rien dire? Et que sa propre histoire est une chose qui vit et respire, qui le soutient quand tout espoir a disparu? S'il ne peut oublier ce qui appartient au passé, comment peut-il vivre? " p.38

" Je possède encore un article du Times de ce Noël, qui encourageait les vieilles dames à brosser leurs petits roquets, genre pékinois, plusieurs fois par jour. Les poils qu'elles rassemblaient servaient à tisser des vêtements légers pour habiller les soldats blessés qui ne supportaient aucun poids sur la peau. Je collectionnais les nouvelles absurdes de ce genre et les introduisais dans mes conférences, qui renfermaient plus de vérités que n'importe lequel de mes articles parus dans les journaux." p.143

" Debout au pied du clocher de l'église, Clare contemplait la campagne sur laquelle flottait une brume blanche.
Dans ses oreilles, l'effroyable bourdonnement se poursuivait, tandis que là-bas, sur le champ de bataille, des légions de mouches noires voltigeaient, se posaient et festoyaient sur les corps des blessés et des morts.
Elle ferma les yeux et tomba à genoux.
La civilisation avait été détruite, impossible désormais, pour quiconque, de recommencer à vivre comme avant." p.222

" Car il n'existe pas de plus grand défi que l'amour : le trouver, le garder, le perdre. Parfois, je me dis que l'amour est la dernière aventure offerte à l'humanité; nous avons épuisé toutes les autres possibilités." p.253

D'autres avis : Leiloona - Winnie



Un ENORME MERCI à et aux Editions pour ce premier partenariat!

3 octobre 2009

La bête et la belle - Thierry Jonquet


Suite au décès récent de Thierry Jonquet, Stephie a décidé de lui rendre hommage en proposant à tous de (re)lire un ou plusieurs ouvrages de l'auteur.


Cet hommage m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas du tout et dont j'ai hâte de lire d'autres opus!

Voyons comment résumer l'histoire sans trop en dire...
Pour commencer, il s'agit d'une affaire criminelle. Il y a donc un inspecteur en charge de l'enquête, une victime et un coupable connu depuis le début et qui se nomme très simplement "le Coupable".
En fait non, il n'y a pas qu'une victime, il y en a deux, ah non trois! Zut, il y en a quatre : la Vieille, le Commis, le Visiteur et Irène.
Le Coupable a un complice, le Vieux Léon, un clochard dont il s'est pris d'affection et qu'il a recueilli chez lui.
Tous deux entretiennent une amitié inconditionnelle que même le meurtre ne peut ébranler et dont l'inspecteur Gabelou tente de saisir la portée.
Bien que la culpabilité du Coupable ait été établie dès le départ, les pièces du puzzle sont livrées au fur et à mesure du récit à travers la voix du narrateur, les déclarations enregistrées du Coupable et les discussions entre l'inspecteur et Léon.
Le lecteur découvre les 9 mois du quotidien de deux compères passant leur temps entre les maquettes de train et les dîners improvisés dont les restes s'accumulent dans l'appartement à proximité du corps de la première victime...

Comme tous les lecteurs, je ne comprenais rien au début. L'auteur nous promène dans une histoire oscillant entre le roman policier et le roman noir.
Puisque le coupable est identifié dès le départ, l'intérêt de cette lecture se trouve dans l'élucidation d'un contexte mais surtout dans l'identité et la psychologie des personnages.
Thierry Jonquet se joue de nous, de cette certitude que l'on pensait acquise dès le départ, pour nous offrir une fin désopilante et tout simplement géniale!
Arrivés au bout de ce roman, il ne subsiste qu'une seule envie : relire le texte car à y regarder de plus près, toutes les réponses s'y trouvaient.
Pas d'extraits cette fois-ci, lisez-le, vous serez conquis!

D'autres avis : Stephie - Ys - Pimprenelle - Aperto libro

1 octobre 2009

Lecture facile?

Depuis quelques jours, un nouveau site fait parler de lui sur les blogs : www.jelisfacile.com
Le site, dont le contenu semble parodier celui des émissions de télé-shopping, propose 3 formules (lunettes, ceinture et patch) permettant de lire sans tourner une seule page et en continuant à faire d'autres activités.
Une solution révolutionnaire est annoncée pour le 15 octobre...Que peut-il bien se cacher derrière ce (faux) buzz?